Grand Conseil – NE Maintien de la HEM à Neuchâtel

ATS

18.2.2020 - 16:13

L'initiative pour sauver la HEM a été déposée en musique en octobre 2018 (archives).
L'initiative pour sauver la HEM a été déposée en musique en octobre 2018 (archives).
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

L'avenir de l'antenne neuchâteloise de la Haute Ecole de musique (HEM) ne passera pas devant le peuple. Le Grand Conseil a accepté mardi un amendement approuvant l'initiative. Le texte ne devra pas être soumis en votation populaire.

L'avenir de la HEM, un sujet très émotionnel, «a suscité une bataille de tranchées au sein de la commission», selon les mots du rapporteur PLR Patrice Zürcher. La très grande majorité de la gauche était favorable au maintien de la HEM, alors que la droite y était majoritairement opposée.

«On a rarement subi des attaques aussi violentes, personnelles et parfois blessantes. On a eu le sentiment qu'il y avait la volonté de jeter le discrédit sur le Conseil d'Etat», a ajouté la cheffe du Département de l'éducation et de la famille, Monika Maire-Hefti. Payer «2 millions de francs pour deux élèves neuchâtelois est un luxe que le canton ne peut plus se permettre».

Le député UDC Niels Rosselet-Christ estime que «le maintien de la HEM n'est pas souhaitable, ni réalisable car pas adapté au canton». Pour le PLR Jean-Claude Guyot, «fermer une école ne nous réjouit pas, mais le rayonnement de la HEM dans le canton est relativement confidentiel, la très grande partie de la population n'ayant eu connaissance de son existence que quand le Conseil d'Etat a annoncé sa fermeture».

Pour le Vert Jean-Jacques Aubert, «l'annonce de la fermeture de la HEM a entraîné la consternation. Le canton veut améliorer son attractivité, mais en même temps, il veut fermer une école qui attire des étudiants de toute la Suisse et d'ailleurs et qui a permis d'augmenter le niveau qualitatif de la vie musicale de la région», a-t-il ajouté.

Selon le député, «il s'agit d'un investissement et non d'une dépense somptuaire». Si Neuchâtel ferme l'antenne de la HEM basée à Genève, il sera en plus le seul canton romand à ne plus proposer de formation musicale professionnelle, a expliqué Jean-Jacques Aubert.

Economies discutées

Pour la socialiste Martine Docourt Ducommun, «cette fermeture est uniquement une mesure financière, mais aucune réflexion n'a été menée sur l'impact sur la vie musicale et sur la formation professionnelle. Les économies avancées ne sont que des estimations et pourraient être inférieures d'un million à celles attendues. Sans compter la baisse des recettes fiscales en raison du départ de professeurs».

Monika Maire-Hefti lui a répondu que «l'on n'a pas annoncé de fausses économies, ni de chiffres flous. La perte fiscale serait de 119'522 francs sur 700 millions de recettes fiscales dans l'hypothèse surréaliste» où les onze personnes qui travaillent à 45% à la HEM et qui habitent le canton, le quittaient.

Outre la question du maintien de la HEM, les députés ont discuté sur l'amendement qui prévoyait d'accepter l'initiative sans votation populaire. Le député suppléant Jean-Claude Guyot et la très grande majorité de la droite y étaient opposés. «On va renoncer à prendre l'avis du souverain. Ce sera un déficit démocratique».

La Constitution et la loi neuchâteloise prévoient que si une initiative législative est acceptée par le Grand Conseil, elle n'a pas besoin de passer devant le peuple. Au final, l'amendement a été accepté par 61 oui et 51 non et trois abstentions. L'ensemble de la loi a été approuvé par 59 voix, 50 oppositions et cinq abstentions.

Pas de vote

La population ne votera pas non plus sur le contre-projet que le Conseil d'Etat avait élaboré à la suite du dépôt en octobre 2018 de l'initiative demandant le maintien d'une formation musicale professionnelle dans le canton. Cette dernière avait recueilli 5319 signatures.

Dans son contre-projet, le gouvernement proposait de renforcer la formation et la culture musicales dans le canton de Neuchâtel pour un montant de 500'000 francs par an, de réduire de moitié les frais d'écolage au conservatoire de musique et de revoir à la hausse le nombre de places. Le Conseil d'Etat entendait aussi soutenir financièrement les ensembles musicaux neuchâtelois.

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