Maison d'Ailleurs Marc Atallah contre-attaque: «Yverdon a mal à sa culture»

gsi, ats

28.11.2024 - 07:43

Marc Atallah refuse être le «bouc émissaire» des difficultés rencontrées par la Maison d'Ailleurs à Yverdon (VD). Dans une interview publiée jeudi sur blick.ch et dans L'illustré, l'ex-directeur du musée de la science-fiction défend son bilan et estime avoir été «trahi» par son ancien employeur.

Marc Atallah affirme ne pas comprendre «cet acharnement» à le faire passer pour «le méchant de l'histoire».
Marc Atallah affirme ne pas comprendre «cet acharnement» à le faire passer pour «le méchant de l'histoire».
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Keystone-SDA, gsi, ats

Le Conseil de fondation et la Ville d'Yverdon avaient révélé la semaine dernière que le musée traversait une crise financière et d'identité. Ils avaient reproché à Marc Atallah, qui a démissionné l'automne dernier, de ne pas être parvenu à anticiper et résoudre ces difficultés.

Marc Atallah affirme ne pas comprendre «cet acharnement» à le faire passer pour «le méchant de l'histoire». Alors que le Conseil de fondation lui reproche de ne pas avoir remonté certaines informations, notamment sur le dépassement de budget de sa dernière exposition, il assure avoir toujours annoncé «scrupuleusement chaque nouvelle, bonne ou mauvaise.»

Il ajoute que son travail consistait à «exposer les faits et proposer différentes solutions» au Conseil de fondation. C'est ce dernier qui décidait de la voie à suivre et «je l'appliquais, indépendamment de mon avis personnel», explique-t-il.

Yverdon a «mal à sa culture»

La chute de la fréquentation du musée avec une qualité des expositions jugée «en baisse» a aussi été soulignée par le Conseil de fondation. «J'ai repris un musée qui avait une moyenne de 10'000 visiteurs par an entre 2005 et 2010, et je l'ai amené à 27'000 visiteurs la meilleure année», indique Marc Atallah.

Le recul des dernières années à environ 13'500 visiteurs ne serait, selon lui, pas lié uniquement aux expositions. Il note que plusieurs institutions culturelles locales sont «en souffrance ou en baisse de fréquentation.» Selon lui, «Yverdon a mal à sa culture et le reconnaître permettrait de réfléchir à des solutions.»

Il assure que le Conseil de fondation ne lui avait jamais reproché la qualité de ses expositions. Si certaines personnes les jugeaient moins bonnes, «pourquoi ne jamais me l'avoir remonté?», demande-t-il.

Sentiment de trahison

Marc Atallah revient aussi sur l'engagement de son épouse à la tête de la boutique du musée. «La seule autorité capable d'engager ou de licencier, c'est le Conseil de fondation (...). Suggérer qu'elle a été mise là uniquement grâce à moi est immonde», affirme-t-il.

Globalement, Marc Atallah dit s'interroger sur «cette volonté de vouloir me tenir responsable de tout, alors que la fondation était mon employeur.» Il refuse «être le bouc émissaire» et estime que le Conseil de fondation et la Ville d'Yverdon, en lui faisant «porter le chapeau», l'ont «trahi».