«Frustré par le système de santé»L'assassin présumé portait «ses aveux» manuscrits sur lui
AFP
10.12.2024
Le suspect de l'assassinat du patron d'un géant de l'assurance santé avait sur lui un texte manuscrit mentionnant sa colère contre ce secteur, a révélé mardi un responsable de la police avant une audience pour son transfèrement devant la justice new-yorkaise.
AFP
10.12.2024, 21:15
10.12.2024, 21:44
Marc Schaller
Luigi Mangione, un diplômé d'ingénierie de 26 ans, a été arrêté lundi dans un McDonalds de la ville rurale d'Altoona, à 500 km à l'ouest de New York, où il est soupçonné d'avoir abattu froidement par balles mercredi dernier à l'aube et en pleine rue Brian Thompson, le directeur général d'UnitedHealthCare, premier assureur santé privé du pays.
Selon le document judiciaire qui l'inculpe pour meurtre au second degré, il était notamment en possession d'un faux permis de conduire et d'"un pistolet semi-automatique avec ce qui semble être un chargeur imprimé en 3D et un silencieux, ainsi que des aveux écrits sur le crime". Le document ne détaille pas ses «aveux», mais la police avait indiqué lundi qu'un texte de trois pages avait été retrouvé sur le suspect.
«J'ai pu lire ce manifeste (...) C'est un (texte) manuscrit. Il laisse entendre qu'il est frustré par le système de santé des Etats-Unis», a expliqué le chef des enquêteurs de la police de New York, Joseph Kenny, dans l'émission Good Morning America sur la chaîne ABC.
«Plus précisément», Luigi Mangione «explique que notre système de santé est le plus coûteux du monde, alors que l'espérance de vie d'un Américain est classée au 42e rang mondial. Il a écrit beaucoup sur son mépris pour les entreprises américaines et en particulier pour l'industrie de la santé», a-t-il ajouté.
Le suspect a comparu lundi soir devant un juge près d'Altoona, qui l'a placé en détention dans l'attente de son transfèrement devant la justice new-yorkaise.
Au lendemain de son arrestation, beaucoup de questions se posent sur le parcours et les motivations du suspect, un fils de bonne famille diplômé en ingénierie d'une université privée de l'Etat de Pennsylvanie.
Les policiers s'interrogent notamment sur une photo de radio médicale affichée sur le profil du suspect sur le réseau social X, qui semble montrer des broches implantées dans le bas du dos d'une personne.
Mercredi dernier à l'aube, le tueur s'est approché de Brian Thompson, 50 ans, et l'a froidement abattu en pleine rue devant un hôtel à Manhattan, une scène captée par une caméra de vidéosurveillance et vue par des millions de personnes.
«On ne tue pas pour exprimer un point de vue»
La mort de Brian Thompson, dans cet assassinat visiblement prémédité en pleine rue, a provoqué un fort émoi, mais elle a aussi été accompagnée de commentaires haineux sur les réseaux sociaux à l'encontre des programmes d'assurance santé américains, illustrant une colère profonde à l'égard d'un système lucratif accusé de s'enrichir sur le dos des patients.
«On ne tue pas des gens de sang froid pour des questions politiques ou pour exprimer un point de vue», a condamné lundi le gouverneur démocrate de Pennsylvanie, Josh Shapiro.