Meurtre d'une prostituée à SullensMeurtre d'une prostituée à Sullens : l'accusé se perd dans ses mensonges
ATS
23.9.2021 - 16:15
23.09.2021, 16:15
23.09.2021, 16:17
ATS
«Pouvez-vous expliquer vos multiples mensonges ?»: l'homme, accusé du meurtre d'une jeune prostituée roumaine qu'il a toujours contesté, s'est heurté à ses mensonges et ses incohérences, jeudi au deuxième jour de son procès en appel à Lons-le-Saunier.
Cheveux noirs coupés ras et visage anguleux, l'accusé de 34 ans, qui a été condamné à 20 ans de réclusion en première instance, est revenu avec moult détails sur la nuit du 29 au 30 novembre 2016, où il a rencontré la victime, Roumaine de 18 ans prostituée en Suisse par l'homme dont elle était tombée amoureuse à l'adolescence.
Il a expliqué qu'il avait proposé à la jeune femme de monter dans sa voiture alors qu'elle venait de se faire agresser et qu'elle était affolée. Elle lui aurait proposé une relation sexuelle, qu'ils ont eu au bord d'une route, à Sullens (VD).
D'après son récit, deux hommes ont alors surgi dans une voiture: l'un l'a menacé pendant que l'autre tuait la jeune femme, avant de lui ordonner de «faire le nécessaire» s'il ne voulait pas qu'ils s'en prennent à sa famille.
Cet ancien gendarme réserviste raconte avoir chargé le corps dans sa voiture et être parti, poursuivi par les tueurs jusqu'à ce qu'il abandonne le cadavre dans la forêt communale du Frasnois (Jura français).
Méconnaissable
«A chaque fois que vous racontez les faits, vous rajoutez des détails, certains venant d'ailleurs du dossier d'instruction», relève le président de la cour d'assises du Jura (F), Matthieu Husson. Pendant près d'un an, jusqu'à son interpellation, l'agent de sécurité, qui travaillait en Suisse et habitait Mouthe (F) avec sa compagne et son fils, ne dira rien de cette nuit.
Le corps nu de la jeune femme a été découvert par des bûcherons le 15 décembre 2016. Tous les os de son visage étaient brisés par les coups, la rendant méconnaissable. Les enquêteurs ont confondu l'accusé en vérifiant les entrées dans les hôpitaux du secteur. Il s'était en effet rendu le 30 novembre 2016 à l'hôpital de Pontarlier (F) pour faire soigner une blessure à une main.
Placé en garde à vue, il avait catégoriquement nié connaître la jeune femme, sa version évoluant ensuite en fonction des éléments matériels apportés par les enquêteurs de la gendarmerie. Même confronté à la présence de son ADN sur le cadavre, il avait eu du mal à reconnaître son implication. La cour d'assises rendra son verdict vendredi.