Environnement Moratoire exigé contre le forçage génétique

ATS

4.6.2020 - 10:03

Selon les 30 organisations, la crise du coronavirus montre que le système de production et de distribution alimentaire n'est pas résilient (archives).
Selon les 30 organisations, la crise du coronavirus montre que le système de production et de distribution alimentaire n'est pas résilient (archives).
Source: KEYSTONE/EPA PAP/PAWEL SUPERNAK

Une alliance de 30 organisations demande au Conseil fédéral de s'engager en faveur d'un moratoire mondial sur la dissémination d'organismes modifiés par forçage génétique. La question sera notamment débattue lors de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité.

«Un moratoire sur les organismes génétiquement forcés est impératif afin de protéger la biodiversité et de mettre enfin l'agriculture sur une voie écologique», écrivent jeudi les 30 organisations, dont font partie Swissaid et l'Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique.

Selon elles, la crise du coronavirus montre que le système de production et de distribution alimentaire n'est pas résilient. «Il est temps de changer de paradigme».

Réglementations insuffisantes

Les réglementations internationales s'appliquant aux organismes génétiquement modifiés (OGM) touchent à leurs limites s'agissant du forçage génétique et doivent absolument être adaptées, poursuivent-elles. Le Parlement européen s'est notamment déjà prononcé en faveur d'un moratoire mondial sur la dissémination dans la nature d'organismes génétiquement forcés.

«La Suisse doit maintenant rejoindre le mouvement et jouer un rôle décisif en montrant la voie dans la réglementation internationale lors de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique de l'ONU (COP15)«, soulignent les 30 organisations de la société civile, qui ont adressé une lettre ouverte au Conseil fédéral.

Une technologie «dangereuse»

Selon elles, le forçage génétique est l'utilisation la plus dangereuse des nouvelles technologies génétiques, car il permet de contourner les lois de l'hérédité biologique. Dans un but stratégique, son application n'est délibérément pas limitée aux laboratoires ou aux cultures, estiment les organisations.

Les risques de cette technologie pour l'homme et l'environnement sont à ce jour largement méconnus et difficilement quantifiables, relèvent-elles encore. «Vu leur radicalité et leur important rayon d'action, les conséquences de leur dissémination pourraient être dévastatrices pour la biodiversité».

Le forçage génétique est un procédé biologique permettant d'accélérer la transmission de gènes chez les organismes se reproduisant de manière sexuée, expliquait dans un rapport la Commission fédérale d'éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain (CENDH). Avec cette technique, la probabilité que les individus de la génération suivante héritent de la variante d'un gène est beaucoup plus élevée.

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