L'Amérique était meurtrie vendredi par une énième fusillade à nombreuses victimes: au moins huit personnes ont perdu la vie lorsqu'un tireur a fait irruption dans un centre de tri postal d'Indianapolis, où il a ouvert le feu tard dans la nuit jeudi.
La police est intervenue vers 23h00 locales (05h00 heure suisse) sur le site de l'entreprise FedEx, près de l'aéroport de cette ville du Midwest, capitale de l'Etat de l'Indiana. Huit personnes ont été retrouvées mortes et plusieurs autres ont été hospitalisées.
«Je crois que ça n'a duré qu'une ou deux minutes», a estimé Craig McCartt, un responsable de la police d'Indianapolis, cité par CNN. «Le suspect est arrivé depuis le parking. D'après ce que je comprends, il est sorti de sa voiture et a immédiatement commencé à tirer».
Le tireur présumé s'est suicidé dès que la police est arrivée sur place.
FedEx, société spécialisée dans le transport de fret, qui n'a pas encore indiqué si le tireur était un employé du groupe, a dit coopérer avec les autorités.
«Nous sommes profondément choqués et attristés par la mort de membres de notre équipe lors de la fusillade tragique survenue dans nos locaux à Indianapolis», a affirmé l'entreprise dans un communiqué. «La sécurité de nos employés est notre priorité absolue et nous coopérons pleinement avec les autorités chargées de l'enquête».
Fléau récurrent
Un homme travaillant sur le site a raconté à la télévision locale WISH-TV avoir vu une personne tirer à l'arme semi-automatique et entendu plus de dix tirs qu'il a d'abord pris pour des bruits provenant d'un moteur.
«J'ai vu un homme avec une sorte de pistolet-mitrailleur, une arme automatique, et il tirait en plein air», a dit Jeremiah Miller. «Je me suis baissé immédiatement, j'avais peur».
La fusillade fait suite à une série d'événements similaires ces dernières semaines, à Atlanta, Boulder, Los Angeles...
«Ce matin, les habitants d'Indianapolis sont confrontés à l'horrible nouvelle d'une nouvelle fusillade», a déploré Joe Hogsett, le maire de cette ville connue pour son circuit automobile.
Fléau récurrent aux Etats-Unis, les fusillades relancent régulièrement le débat sur la prolifération des armes à feu dans le pays, sans beaucoup d'avancées concrètes.
«La violence par arme à feu dans ce pays est une épidémie, c'est une honte internationale», avait fustigé M. Biden début avril en dévoilant des mesures ciblées pour lutter contre la prolifération des armes à feu aux Etats-Unis.
Des mesures d'une portée réduite en raison de la difficulté à faire adopter au Congrès des mesures plus audacieuses, au regard de la très courte majorité parlementaire démocrate.
De nombreux Américains restent très attachés à leurs armes et se sont même précipités pour en acheter davantage depuis le début de la pandémie, et encore plus lors des grandes manifestations antiracistes du printemps 2020 et des tensions électorales de l'automne.
Les armes à feu ont fait plus de 43'000 morts, suicides inclus, aux Etats-Unis en 2020, selon le site Gun Violence Archive qui a dénombré 611 «fusillades de masse» – au moins quatre victimes – en 2020 contre 417 l'année précédente.
Depuis le 1er janvier, plus de 11'000 personnes ont déjà été tuées par une arme à feu.