La foule a de nouveau envahi les rues de Hong Kong dimanche pour protester contre le gouvernement pro-Pékin. Les protestataires ont jeté des oeufs sur la façade du bureau de liaison du gouvernement chinois. La police a dispersé le rassemblement.
Les organisateurs ont fait état de 430'000 personnes ayant participé à la manifestation. Hong Kong est le théâtre depuis le 9 juin de gigantesques manifestations contre le gouvernement local, marquées de façon sporadique par des affrontements violents entre contestataires et policiers.
Le mouvement est parti du rejet d'un projet de loi désormais suspendu visant à autoriser les extraditions vers la Chine. La contestation s'est élargie à des exigences plus vastes concernant la préservation des acquis démocratiques et des libertés dont cette ancienne colonie britannique jouit malgré son retour en 1997 dans le giron chinois.
7e week-end d'affilée
Dimanche, pour le septième week-end d'affilée, les manifestants anti-gouvernementaux ont défilé dans les rues. Le parcours autorisé était plus court que d'habitude, mais les protestataires ont passé outre les consignes en allant jusqu'au bureau de liaison chinois, représentant le gouvernement de Pékin.
Des milliers de manifestants portant des masques ont investi la rue devant cet imposant immeuble, érigé des barricades, et ont pris pour cible le bâtiment : ils ont jeté des oeufs et d'autres projectiles, et inscrit des graffitis sur sa façade.
«Nous sommes ici pour dire que Pékin viole nos valeurs fondamentales et nos procédures judiciaires», a déclaré à l'AFP un manifestant de 19 ans, ne donnant que son prénom, «Tony». Un homme portant un masque noir et un casque de vélo a ensuite lu une liste de revendications.
Le mouvement de contestation est notamment nourri par des disparitions de libraires dissidents, réapparus ensuite en détention en Chine continentale, la disqualification d'opposants et l'incarcération de leaders du mouvement pro-démocratie.
Gaz lacrymogène et balles en caoutchouc
Les protestataires exigent la démission de la cheffe de l'exécutif local Carrie Lam, que Pékin soutient de tout son poids, le retrait pur et simple du texte sur les extraditions, une enquête indépendante sur les violences policières supposées et l'amnistie des personnes arrêtées. Ils appellent aussi à nouveau à l'élection au suffrage universel du chef de gouvernement.
La police anti-émeute était massée devant le bureau de liaison chinois. Dans la soirée, elle a fait usage de gaz lacrymogène et tiré des balles en catoutchoux pour disperser des groupes de protestataires, ont constaté des reporters.
Par ailleurs, dans une gare du nord-ouest de la ville, dans le district de Yuen Long proche de la frontière chinoise, des hommes masqués vêtus de blanc et brandissant des bâtons ont chargé la foule, passant notamment à tabac une journaliste qui diffusait un live des événements.
Selon des informations parues cette semaine dans le quotidien South China Morning Post, Pékin semble décidé à renforcer son soutien à la cheffe de l'exécutif et à la police, plutôt qu'à tenter de répondre à la colère des manifestants.
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