Justice Noyée de Vevey: appels rejetés

ATS

5.9.2019 - 12:01

Le Tribunal cantonal rejette les recours des abuseurs de la jeune femme retrouvée noyée dans le lac Léman en mars 2018 près de Vevey (VD) (archives).
Le Tribunal cantonal rejette les recours des abuseurs de la jeune femme retrouvée noyée dans le lac Léman en mars 2018 près de Vevey (VD) (archives).
Source: KEYSTONE/CHRISTIAN MERZ

Les appels des deux hommes ayant abusé d'une jeune femme à Vevey (VD) en mars 2018 sont rejetés. Le corps sans vie de la transsexuelle avait été retrouvé dans le lac. La défense estime «vraisemblable» un recours devant le Tribunal fédéral.

Les deux agresseurs, condamnés en première instance à 4 ans et 4 ans et demi de prison, voient leurs peines confirmées par la Cour d'appel pénale vaudoise, a-t-on appris jeudi auprès de la défense et du Ministère public.

Volonté de suicide ?

Deux des quatre requérants d'asile condamnés avaient fait recours. Le Tribunal cantonal a rejeté les thèses défendues lundi en deuxième instance par la défense, notamment que la victime aurait en fait voulu se suicider et qu'elle aurait pu repousser ses agresseurs.

Interrogé par Keystone-ATS, le procureur s'est dit «très satisfait de ce résultat» dont seul le dispositif est connu pour l'heure. Un des avocats des accusés, Eric Stauffacher, a souligné en revanche «son incompréhension» face à ce verdict.

Questions fondamentales

«Les préjugés ont la vie dure», a-t-il commenté en attendant les motifs du jugement. «Il est vraisemblable que l'on recoure devant le Tribunal fédéral. Des questions fondamentales sont posées» sur ce que l'on entend par incapacité de discernement alors qu'il y a eu sollicitation, a ajouté l'avocat.

Pour mémoire, le Tribunal de l'Est vaudois avait condamné en mars dernier les quatre individus à des peines de trois à quatre ans et demi. Il les avait reconnus coupables d'actes d'ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement, une Valaisanne de 27 ans, avec la circonstance aggravante de l'avoir fait en commun, ainsi que d'instigation.

Profonde détresse

La Cour avait acquis la conviction que la victime n'avait plus du tout sa capacité de discernement et que les quatre Maghrébins âgés de 26 à 32 ans en avaient conscience. Ces gens ont profité de la détresse morale et psychologique ainsi que de son état d'alcoolisation avancé. La jeune femme avait également consommé de la drogue et des médicaments.

Les accusés n'ont pas de responsabilité pénale dans le décès de la victime. Si l'on ignore les circonstances de sa chute dans l'eau froide, ils l'ont laissée au bord du lac sans se soucier de son sort.

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