France Paris: une femme à la tête du Conservatoire

ATS

14.12.2019 - 15:38

Emilie Delorme a été nommée directrice du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Elle est la première femme à accéder à ce poste depuis la création du prestigieux établissement au XVIIIe siècle, selon le Journal officiel paru samedi.

La Lyonnaise de 44 ans succédera le 1er janvier à Bruno Mantovani. Elle était depuis 2009 la directrice de l'Académie du Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence.

Les rumeurs sur sa nomination couraient depuis début décembre, non sans polémique : la révélation de son nom par la revue musicale mensuelle «La lettre du musicien» a déclenché une levée de boucliers, des médias critiquant ses positions idéologiques très marquées en matière de défense de la parité et de la diversité.

Le 3 décembre, Le Point évoquait, sous le titre «Une nomination qui inquiète», son «idéologie décoloniale» et son «vocabulaire identitaire obsédé par la race». Citée par l'hebdomadaire Marianne, Isabelle Barbéris, auteure de «L'art du politiquement correct», a qualifié Mme Delorme de «proche des thèses indigénistes» et évoqué «une grosse erreur de casting».

Sur les réseaux sociaux, la principale intéressée a fait l'objet autant de critiques que de messages de soutien. Le directeur artistique du Festival d'Aix, Bernard Foccroulle, l'a notamment défendue sur Facebook. «J'ai rarement rencontré une telle force de travail, de conviction, d'éthique et de compétence artistique», a-t-il écrit.

La présence des femmes à la tête d'institutions culturelles et notamment musicales en France a légèrement progressé ces deux dernières années même si elles restent sous-représentées, selon le rapport de l'Observatoire de l'égalité hommes femmes du ministère de la Culture en 2019. La soprano italienne Cecilia Bartoli a récemment été nommée à la tête de l'opéra de Monte-Carlo à partir de 2023.

En 2013, le directeur sortant Bruno Mantovani avait lui-même suscité une polémique en affirmant qu'il était «un tout petit peu dérangé par tous les discours sur la parité et les discriminations positives» et en assurant qu'«une femme qui va avoir des enfants va avoir du mal à avoir une carrière de chef d'orchestre».

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