Proche-Orient Plus de 200'000 musulmans prient à Jérusalem

ATS

31.5.2019 - 15:07

Quelque 260'000 musulmans se sont prosternés en rangs serrés sur l'esplanade des Mosquées dans la Vieille ville
Quelque 260'000 musulmans se sont prosternés en rangs serrés sur l'esplanade des Mosquées dans la Vieille ville
Source: KEYSTONE/AP/MAHMOUD ILLEAN

Plus de 200'000 fidèles se sont pressés sur le troisième lieu saint de l'islam pour la dernière grande prière du vendredi de ramadan à Jérusalem-Est. La zone était sous étroite surveillance israélienne après une attaque palestinienne qui a blessé deux Israéliens.

Quelque 260'000 musulmans se sont prosternés en rangs serrés sur l'esplanade des Mosquées dans la Vieille ville, a indiqué Azzam al-Khatib, directeur général du Waqf, la fondation qui administre les lieux.

Plus tôt, une attaque à l'arme blanche avait poussé la police israélienne à fermer provisoirement certains accès à la Vieille ville et des dizaines de magasins palestiniens, faisant redouter un accès de tensions autour du site ultra-sensible sur lequel se dressent le dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa.

Mais la prière s'est déroulée sans incident autre que les dizaines de fidèles traités dans les tentes du Croissant-Rouge à la suite de déshydratations et de malaises par une température de plus de 30 degrés celsius, sans ombre pour se protéger du soleil ardent. Les fidèles se sont laissé joyeusement asperger d'eau pulvérisée par des hommes juchés sur des conteneurs pour les rafraîchir.

Contrôles renforcés

L'affluence aurait pu être encore plus considérable sans les contrôles renforcés pratiqués par les Israéliens après l'attaque, a dit Azzam al-Khatib.

La Vieille ville, épicentre du vieux conflit israélo-palestinien, faisait déjà l'objet d'un dispositif policier israélien resserré depuis le début du mois de jeûne sacré musulman.

Cela n'a pas empêché un Palestinien de 18 ans, originaire de Cisjordanie voisine, de blesser au couteau deux Israéliens, dont un très gravement.

La police israélienne a publié des images de vidéosurveillance montrant un homme semblant poignarder un juif ultra-orthodoxe à vélo, puis en poursuivre un autre avant de se retrouver face à deux policiers. Ils l'abattent avec leurs pistolets.

Adolescent tué

A peu près au même moment à quelques kilomètres de là, un adolescent palestinien était tué par des tirs des forces israéliennes près de Bethléem en Cisjordanie, a indiqué le ministère palestinien de la Santé dans ce territoire occupé par l'armée israélienne.

Des médias palestiniens ont rapporté qu'il cherchait à franchir la barrière israélienne coupant la Cisjordanie de Jérusalem pour se rendre dans la Ville sainte à l'occasion de la prière. La police israélienne a juste indiqué avoir tiré sur un Palestinien qui tentait de passer la barrière.

Par un hasard de calendrier, le dernier vendredi de ramadan coïncidait avec les célébrations de Laylat al-Qadr, ou Nuit du destin, qui faisait de cette journée probablement la plus animée de l'année côté musulman dans la Vieille ville.

Journée à risques dimanche

Jérusalem va par ailleurs au-devant d'un rendez-vous à risques dimanche: des dizaines de milliers d'Israéliens devraient parader à l'occasion de la journée de Jérusalem, qui marque pour eux la «réunification» de la ville après la prise de la partie orientale lors de la guerre de 1967.

Cette marche nationaliste pavoisée de drapeaux à l'étoile de David passe par le quartier musulman et cause chaque année des frictions.

La Vieille ville se trouve à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville, annexée par Israël. L'ONU juge l'annexion illégale et considère Jérusalem-Est comme territoire occupé.

Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est pour capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem sa capitale «réunifiée» et «indivisible», et exclut toute partition de la ville.

Les Etats-Unis travaillent à un plan de règlement. Le conseiller et gendre de Donald Trump, Jared Kushner, a rencontré jeudi à Jérusalem le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant la présentation du volet économique de ce plan fin juin.

Mais l'administration Trump a ulcéré les Palestiniens par une série de mesures pro-israéliennes, dont la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël, rupture avec des décennies de consensus international.

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