Affaire Garnier – FR Procédure contre Marie Garnier classée

ATS

23.10.2019 - 16:31

La conseillère d'Etat fribourgeoise Marie Garnier avait été acculée à la démission le 8 novembre 2017 (archives).
La conseillère d'Etat fribourgeoise Marie Garnier avait été acculée à la démission le 8 novembre 2017 (archives).
Source: KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD

Le Ministère public fribourgeois rend une ordonnance de classement à l'encontre de Marie Garnier, dans l'affaire dite de la Préfecture de la Sarine. Les Verts fribourgeois saluent une décision qui blanchit leur ancienne conseillère d'Etat.

Le procureur général Fabien Gasser a ouvert en juin 2017 une instruction pénale contre inconnu pour violation du secret de fonction. La démarche faisait suite notamment à la transmission en mars 2017 d'un courrier du Conseil d'Etat aux médias, en l'occurrence la RTS, a rappelé mercredi le Ministère public.

Fabien Gasser s'étant récusé, Pierre Aubert, procureur général du canton de Neuchâtel, a été nommé en novembre dernier procureur extraordinaire pour reprendre les investigations. Ensuite, le 13 février, une procédure pénale avait été ouverte contre Marie Garnier pour violation du secret de fonction.

L'ordonnance de classement ouverte à l'encontre de l'ancienne conseillère d'Etat a été arrêtée mardi. Elle reconnaît à Marie Garnier que la divulgation à la presse d'un rapport touchant au fonctionnement de la préfecture était conforme à la «sauvegarde d'intérêts légitimes». Les frais de procédure ont été mis à la charge de l'Etat de Fribourg.

Le Ministère public a en outre classé la procédure ouverte contre inconnu. Il se réserve toutefois la possibilité de la reprendre en cas de survenance de faits nouveaux.

Jusqu'à la démission

L'affaire a fait grand bruit en 2017 dans le canton de Fribourg, et au-delà, autour de Marie Garnier, élue au Conseil d'Etat en 2011. D'abord qualifiée de bisbille, elle pris de l'ampleur au fil des mois pour finir par emporter la cheffe de la Direction des institutions, de l’agriculture et des forêts (DIAF).

L'affaire ayant conduit à la démission de Marie Garnier est partie de tensions entre des employées de la préfecture de la Sarine, sur fond de surcharge de travail. Des problèmes relationnels ont aussi joué dans le développement des faits.

Conflit Garnier-Ridoré

Plusieurs personnes ont démissionné. Marie Garnier a alors demandé des audits pour améliorer la gestion de la préfecture de la Sarine. La gestion du préfet Carl-Alex Ridoré était notamment mise en cause. Ce dernier a lui évoqué des problèmes de «mobbing» au sein de son équipe.

Mais le préfet était en désaccord avec la DIAF sur la manière de dénouer le conflit. Carl-Alex Ridoré s'est alors tourné vers le Conseil d'Etat pour demander la récusation de sa ministre de tutelle. L'exécutif n'est pas entré en matière et a exigé de lui un retour à la normale dans sa préfecture.

Les révélations dans la presse et le ping-pong de réactions ont achevé de donner une tournure politique sulfureuse à l'affaire, avec le dénouement que l'on sait.

Verts satisfaits

Les Verts ont réagi en saluant le classement de la procédure ouverte contre Marie Garnier. «Jamais les Verts n'ont douté qu'une fois extraite des mains du monde politico-judiciaire fribourgeois, la procédure retrouverait le statut qui aurait toujours dû être le sien, celui d'une non affaire», selon leur communiqué.

A leurs yeux, Marie Garnier ressort totalement blanchie de l'ordonnance de classement. «C'est la victoire de l'honnêteté et de la défense de l'intérêt public», se réjouit le parti cantonal.

Récusation

Accusée d'avoir violé le secret de fonction en transmettant à la presse des documents concernant la Préfecture de la Sarine, Marie Garnier a été acculée à la démission le 8 novembre 2017. Six jours plus tard, le Grand Conseil a accepté de justesse la levée d'immunité de la conseillère d'Etat écologiste.

Au lendemain de l'annonce de la démission de Marie Garnier, il est apparu que le procureur entretenait une relation avec la vice-chancelière de l'Etat de Fribourg. L'avocat de la conseillère d'Etat a alors estimé que la vice-chancelière était susceptible d'avoir assisté à des séances du gouvernement traitant de l'affaire.

Le procureur Fabien Gasser a finalement demandé au Tribunal cantonal d'être dessaisi du cas, requête acceptée. En revanche, la demande émanant de Marie Garnier a été rejetée. La ministre et son avocat espéraient pouvoir faire annuler tous les actes de procédure conduits par Fabien Gasser, car il aurait dû obligatoirement se récuser dès le début de l'enquête.

L'élection complémentaire pour trouver un successeur à Marie Garnier s'est déroulée le 25 mars 2018. Le PLR Didier Castella l'a emporté au 2e tour au détriment de la socialiste Valérie Piller Carrard.

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