Après le travail Quand le golf ne suffit pas: comment travailler à un âge avancé?

dpa

30.9.2019

Nombreux sont ceux qui sont impatients de prendre leur retraite. Mais la poursuite d’une activité peut aussi aider.
Nombreux sont ceux qui sont impatients de prendre leur retraite. Mais la poursuite d’une activité peut aussi aider.
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A un certain âge, certains employés aspirent à prendre leur retraite. D’autres pensent qu’il est temps de revoir leur plan de carrière. Pour cela, pas besoin de repartir à zéro.

Enfin du temps pour voyager, profiter de sa famille – ou jouer au golf: pour certains, la retraite arrive beaucoup trop lentement. Mais l’inverse vaut également: certains n’ont encore aucune envie de renoncer à leur vie professionnelle. C’est ce que constate Madeleine Leitner, psychologue et conseillère de carrière: «J’ai de plus en plus de demandes, des gens qui veulent revoir leur plan de carrière se manifestent avant même leur départ en retraite.»

Ceux qui atteignent l’âge de la retraite aujourd’hui ont souvent devant eux de nombreuses années à vivre en bonne santé, affirme Madeleine Leitner. Beaucoup ne peuvent pas s’imaginer qu’il est logique de prendre sa retraite au milieu de la soixantaine, explique-t-elle.

«Nombreux sont ceux qui ne peuvent pas imaginer une vie sans leur travail», indique Iris Seidenstricker, qui coache des futurs retraités. Si les difficultés financières ne jouent pas un rôle, la poursuite d’une activité à un âge avancé convient selon elle à toute personne qui a aimé son travail et qui aimerait encore le pratiquer.



Profiter des effets positifs de la poursuite du travail

Cela a souvent des effets positifs. Un départ involontaire de la vie active dès qu’un certain âge est atteint peut entraîner une sensation de vide et une dépression, explique Madeleine Leitner. Passé cet âge, nombreux sont ceux qui ont du mal à voir s’envoler les structures familières de la vie active, les contacts avec les collègues et peut-être même les marges financières.

En revanche, ceux qui continuent de travailler pendant un certain temps transmettent non seulement leurs connaissances spécialisées, mais apprennent aussi constamment de nouvelles choses dans ce domaine et ce, grâce aux échanges avec les collègues plus jeunes, comme le précise le guide du gouvernement allemand qui aborde ce sujet.

Dans le même temps, cela permet de rester en forme et de conforter le sentiment d’utilité et d’appartenance. «Et bien sûr, cela a un sens», explique Iris Seidenstricker, formatrice et auteure. «Le sens et la reconnaissance font partie des facteurs de santé les plus importants, ce sont des sources d’énergie énormes.»

Ceux qui restent actifs travaillent souvent de façon plus décontractée que lors des années précédentes, estime Iris Seidenstricker. Ils disposent d’une expérience précieuse et font preuve de beaucoup de sérénité, explique-t-elle.

Planifier la poursuite de la vie professionnelle

Madeleine Leitner conseille de ne pas considérer l’âge de la retraite comme le déclencheur automatique d’un départ forcé. La conseillère compte parmi ses clients venant avec cette question «des personnes qui ont réussi, souvent indépendantes, la cinquantaine bien passée», notamment des médecins, des avocats, des conseillers fiscaux, des consultants en entreprise et de nombreux professionnels indépendants. D’après la conseillère, ces personnes ont le luxe de pouvoir se dire: «Je réussis, mais à quoi pourrait ressembler la suite de ma carrière?»

«Les discussions avec ces personnes montrent souvent que leur travail actuel est déjà tout à fait adapté, affirme Madeleine Leitner. Il s’agit donc de sculpter un travail.» C’est-à-dire de façonner le travail de manière à ce qu’il corresponde encore mieux aux préférences et aux goûts de la personne en particulier. Pour y parvenir, il convient de se concentrer davantage sur des tâches spécifiques qui lui conviennent particulièrement, de renoncer aux autres activités ou d’ajouter une nouvelle thématique.



Souvent, même des changements relativement mineurs contribueraient à donner un nouvel élan. «Par exemple, j’avais un client qui travaillait comme conseiller fiscal et qui a effectué un tri radical en éliminant tous les clients qui n’étaient pas ponctuels et qui lui demandaient un travail important, afin de pouvoir prendre plus de plaisir dans son travail», explique Madeleine Leitner.

Devenir conseiller pour son ancienne entreprise

Il est possible que l’entreprise souhaite conserver son employé, comme par exemple en tant que consultant par intermittence. «De nombreuses entreprises proposent déjà des modèles professionnels flexibles aux personnes âgées ou recrutent des employés en tant qu’experts expérimentés pour des projets», détaille Iris Seidenstricker. Ceux qui ont des centres d’intérêt particuliers peuvent réfléchir à l’idée de devenir indépendants, ajoute Madeleine Leitner. Bien entendu, ce n’est pas chose aisée.

Joachim Harms a quitté son ancien employeur avec un «parachute doré» dans le cadre d’une restructuration, raconte-t-il. Aujourd’hui âgé de 61 ans, il est ensuite devenu travailleur indépendant.

«Au début, il me manquait l’identification et le dialogue que j’avais auparavant dans l’entreprise, explique-t-il. Mon statut d’expert a disparu du jour au lendemain.» Si ce processus l’a éprouvé d’un côté, il l’a renforcé dans le même temps, affirme-t-il. Il a fondé son indépendance sur deux piliers: son métier d’expert en homologation de dispositifs médicaux lui a assuré une sécurité financière. «L’autre projet était mon désir profond d’écrire des poèmes.» Celui qui se fait appeler Business-Poet écrit des poèmes pour des entreprises et des particuliers.

Les entreprises recherchent des employés expérimentés

Madeleine Leitner conseille tout particulièrement de ne pas se laisser «cataloguer» en raison de l’âge. Les personnes actives de plus de 60 ans peuvent vendre leur ancienneté et leur expérience comme une force. Ce sont des valeurs qui, à l’heure actuelle, sont de nouveau tenues en haute estime dans les entreprises, selon la conseillère.



C’est ce qu’affirme également Joachim Harms. Il sera prochainement de nouveau embauché – une entreprise l’a approché pour un projet sur plusieurs années, explique-t-il. Il a négocié un poste à temps partiel. «Je vois cela comme un cadeau du ciel: partir à la retraite avec les honneurs et avoir dans le même temps une base économique pour pouvoir gagner de l’argent avec ma poésie pendant ma retraite.»

Joachim Harms conseille à ceux qui ont comme lui un centre d’intérêt particulier de définir le cap avant la fin de leur vie active, de construire quelque chose et de s’y adapter intérieurement. «Il est important de ne pas faire cela dans sa bulle.»

Ces personnes doivent se concentrer sur des activités qui les valorisent et qui leur permettent dans le même temps de faire quelque chose de bien pour les autres, conseille Joachim Harms. «Jouer au golf, c’est génial, mais qu’est-ce que cela apporte d’autre?» Ceux qui aiment voyager peuvent par exemple écrire de courts récits, illustre-t-il. Selon lui, il faut en faire une sorte de vocation

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