Affaire Légeret Le fils en prison à vie - Rejet d'une nouvelle demande de révision 

Le Tribunal fédéral rejette une nouvelle demande de révision de François Légeret. Le Veveysan a été condamné définitivement à la prison à vie en 2011 pour le meurtre de sa mère et les assassinats de sa soeur et d'une amie de sa mère en décembre 2005.

Keystone-SDA, aula, ats

05.02.2024, 11:41

ATS

Dans sa demande de révision déposée en juin 2022, le condamné soutient que, dans un premier temps, les enquêteurs n'auraient pas retrouvé de traces de son ADN sur les ciseaux utilisés lors du crime et sur la chemise de sa mère. Ce n'est que plus tard que l'ADN aurait été placé sur les pièces à conviction.

Conclusion du recourant: faute d'éléments à charge lors des premières analyses, les preuves auraient été maquillées des mois plus tard afin de l'incriminer. François Légeret fonde sa conviction sur des déclarations de policiers et d'experts évoquant la fragilité de l'ADN. Les analyses effectuées plusieurs mois après le crime seraient donc fondamentalement viciées, selon lui.

«Théorique, voire rhétorique»

Pour le Tribunal cantonal vaudois qui a rejeté la requête en novembre 2022, ces propos de spécialistes revêtent un «caractère théorique, voire rhétorique». L'instance a donc refusé d'auditionner, à la demande du condamné, un médecin légiste du Centre universitaire romand de médecine légale qui n'aurait pas été en mesure d'exprimer un avis concret sur l'affaire en question.

Dans un arrêt publié lundi, le Tribunal fédéral se rallie à l'opinion de l'instance précédente. Sa décision ne viole pas le droit d'être entendu. En outre, les arguments de François Légeret ne constituent pas des «éléments nouveaux et sérieux» qui justifieraient une révision de son procès.

Pas d'arbitraire

Les juges cantonaux ont estimé que le condamné réinterprétait à sa manière des points du dossier afin de relativiser les preuves à sa charge. Leur examen des griefs présentés ne souffre d'aucun arbitraire, conclut la 1ère Cour de droit pénal.

François Légeret a écopé de la prison à vie pour le meurtre le 24 décembre 2005 de sa mère, d'une amie de celle-ci et de sa soeur. Le corps de cette dernière n'a jamais été retrouvé. La justice vaudoise l'a condamné en 2010 et la peine a été confirmée en 2011 par le Tribunal fédéral.

Ses nombreuses demandes de révision de son procès ont été toutes rejetées. En 2013, la Cour européenne des droits de l'homme a jugé irrecevable la requête qu'il avait déposée contre sa condamnation. (arrêt 6B_240/2023 du 10 janvier 2024)