Peinture animalière Robert Hainard exposé à Troistorrents

ATS

21.12.2019 - 09:50

Le maître sculpteur animalier Robert Hainard est à l'honneur à la Galerie de la Tine à Troistorrents (VS). Plus de 350 gravures sur bois et quelque 50 sculptures en bronze sont à découvrir jusqu'au 18 janvier.

Dans le site spectaculaire des gorges de la Tine, la galerie consacre plusieurs pièces aux oeuvres de l'artiste, scientifique et philosophe genevois né en 1906 et décédé le 26 décembre1999, le jour de l'ouragan Lothar. Exceptionnelle, l'exposition, qui montre plus d'un tiers de sa production de gravures sur bois, sera probablement prolongée jusqu'à fin janvier.

Mammifères européens, passereaux et oiseaux du lac, hiboux, rapaces, grands coqs et autres pélicans témoignent du sens de l'observation et de l'amour de la nature de l'artiste. La galerie présente aussi quelques rares oeuvres consacrées à sa famille, Robert Hainard n'ayant peint que peu de personnages.

Avant-gardiste

Robert Hainard était un précurseur, un avant-gardiste, ses écrits étaient prémonitoires, raconte Gérald Lange, galeriste. Cinquante ans avant tout le monde, il prônait l'humilité de l'homme devant la nature. Epris de nature, il souffrait du progrès destructeur. Il ne pensait pas qu'il irait aussi vite et que la disparition des espèces prendrait des proportions aussi importantes.

Mais, malgré l'intervention de l'homme, la nature peut reprendre ses droits, pensait-il. Le lynx qu'il recherchait en Espagne, est revenu, le loup et l'ours aussi. Cela lui plairait de savoir que ces espèces sont de retour, note M.Lange.

Autodidacte

Fils aîné de deux peintres, Robert Hainard a dessiné depuis son plus jeune âge. A douze ans, il quitte l'école. Son père se charge de sa formation. Adolescent, il bat la campagne avec un arc et des flèches ou avec un carnet de croquis.

De 1921 à 1926, il étudie la sculpture aux Beaux-Arts de Genève. Il y rencontre sa future femme, Germaine Roten. A 18 ans, en 1924, il met au point un procédé original de gravure sur bois en couleurs. Un an plus tard, il expose pour la première fois, à Monza. Il participe par la suite à au moins 120 expositions.

Une oeuvre colossale

«Robert Hainard travaillait au moins 13 à 14 heures par jour. Il avait chez lui plus de 36'000 dessins d'observation. Il a en outre réalisé quelque 900 xylogravures tirées en moyenne sept fois. Sans compter des centaines de bronzes», a expliqué M. Lange.

Sans compter ses livres. Les «Mammifères sauvages d'Europe» est son ouvrage majeur et fait encore autorité. Le Genevois a publié en tout treize livres de réflexions sur l'homme et de la nature, de théorie artistique et de naturalisme.

www.latine-galerie.com

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