«Révoltétons-nous» Six femmes devant la justice pour avoir manifesté seins nus

sj, ats

19.5.2022 - 10:13

Six femmes du collectif «Révoltétons-nous» comparaissaient jeudi devant le Tribunal de police de Lausanne. Elles sont accusées d'avoir manifesté seins nus dans les rues de la capitale vaudoise lors de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2021.

Peu avant l'audience, près de 40 personnes sont venues manifester leur soutien aux six prévenues devant le tribunal lausannois.
Peu avant l'audience, près de 40 personnes sont venues manifester leur soutien aux six prévenues devant le tribunal lausannois.
ATS

19.5.2022 - 10:13

Elles faisaient partie d'un groupe de 18 femmes ayant défilé sans autorisation, dans un contexte de règles strictes liées au Covid-19. Après une quinzaine de minutes, elles avaient été interpellées par la police qui leur avait demandé de décliner leur identité et de se rhabiller. Elles avaient obtempéré sans résistance avant de se disperser.

Toutes ont ensuite reçu des ordonnances pénales de 360 francs plus des frais judiciaires de 200 francs. Douze femmes ont payé leur amende de 560 francs alors que six autres s'y sont opposées. Ce sont elles qui étaient donc sur les bancs du tribunal à Montbenon.

Contraire à la décence ou morale publique?

La Préfecture de Lausanne a retenu contre elles, la participation à une manifestation interdite, de plus de 15 personnes, sur l'espace public, le trouble à la tranquillité publique et l'habillement contraire à la décence ou à la morale publique. C'est ce dernier chef d'accusation qui a motivé l'opposition aux ordonnances pénales.

Dénonçant une sexualisation discriminante de la part des autorités, ces militantes féministes ont entre-temps créé un collectif nommé «Revoltétons-nous!». Avec un double objectif: récolter des fonds pour payer les frais de justice mais aussi lutter contre la sexualisation des corps genrés féminins.

«Il est révoltant que lors d'une marche féministe, des torses nus puissent être jugés 'indécents' ou 'immoraux'. C'est pourquoi un combat est lancé contre cette décision, avec pour objectif de faire jurisprudence, et de potentiellement pouvoir participer légalement aux manifestations féministes seins et torses nus», écrivait-il en mars dernier dans un communiqué.

Leur défense était assurée par cinq avocates et un avocat. Ils devaient plaider collectivement l'acquittement.

Peu avant l'audience, près de 40 personnes sont venues manifester leur soutien aux prévenues devant le tribunal lausannois. Les six femmes ont, elles, lu leurs revendications et témoigné aussi de récits personnels, notamment sur le regard sexualisé des hommes à leur encontre.

sj, ats