Syrie Suspension d'opérations anti-EI

ATS

31.10.2018 - 18:03

La coalition de combattants arabes et kurdes de Syrie soutenue par Washington a annoncé mercredi une suspension de son offensive contre le dernier réduit du groupe Etat islamique (EI) (image symbolique)
La coalition de combattants arabes et kurdes de Syrie soutenue par Washington a annoncé mercredi une suspension de son offensive contre le dernier réduit du groupe Etat islamique (EI) (image symbolique)
Source: KEYSTONE/EPA/YOUSSEF RABIH YOUSSEF

La coalition de combattants arabes et kurdes de Syrie soutenue par Washington a annoncé mercredi une "suspension" de son offensive contre le dernier réduit du groupe Etat islamique (EI). Cela en raison de bombardements de la Turquie sur un autre front syrien.

Dans un communiqué, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont qualifié de "provocations" les dernières frappes turques sur le nord de la Syrie, alors que leurs combattants affrontent les jihadistes dans l'extrême est de la Syrie, où l'EI a mené une récente contre-attaque meurtrière.

Dimanche, l'armée turque a pilonné des positions des Unités de protection du peuple (YPG) dans le secteur de Kobané (nord), selon l'agence de presse étatique turque Anadolu, qui a fait état de quatre combattants tués.

La milice kurde des YPG est l'épine dorsale des FDS, une force soutenue par les Etats-Unis pour combattre l'EI, mais Ankara considère les YPG comme une extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.

Menace d'offensives

Si le PKK est classé comme "terroriste" par les alliés occidentaux de la Turquie, ce n'est pas le cas des YPG. Mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait brandi une nouvelle fois la menace d'une offensive contre les combattants kurdes dans le nord de la Syrie.

M. Erdogan a plusieurs fois menacé ces derniers jours de lancer une nouvelle offensive après deux précédentes menées depuis 2016, pour en repousser à la fois l'EI et les YPG. La Turquie redoute en effet que l'établissement d'une entité kurde à sa frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son sol.

Dénonçant une "synchronisation" entre les bombardements turcs et les contre-attaques jihadistes, les FDS ont averti mercredi que l'arrêt des opérations anti-EI dans l'Est pourrait s'inscrire dans la durée si Ankara poursuivait ses attaques.

Opérations à l'arrêt

"Cette coordination directe entre les attaques de l'armée turque et celles de l'EI contre nos forces nous a amenés à un arrêt temporaire de la bataille" contre "le dernier bastion de l'organisation terroriste", affirment les FDS dans leur communiqué. "La poursuite de ces attaques entraînera un arrêt prolongé de notre opération militaire", met en garde le communiqué.

Évoquant les combats menés par les FDS dans l'est syrien, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a assuré qu'"au sol, tout est à l'arrêt".

"Il y avait des mouvements de troupes en direction du front, ça s'est arrêté. Les bombardements se sont aussi interrompus", a précisé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

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