A Genève, le Ministère public a ouvert, début septembre, une instruction à l'encontre de l'islamologue Tariq Ramadan pour viol et contrainte sexuelle. Il fait suite au dépôt d'une plainte d'une Suissesse le 13 avril dernier.
"Le procureur et la police ont travaillé vite et bien, procédant à de nombreux actes de vérification et d'audition. Cette décision marque un avancement majeur de la procédure suisse et démontre le sérieux des accusations portées par notre cliente", a indiqué dimanche à Keystone-ATS Romain Jordan, avocat de la plaignante, confirmant une information de la Tribune de Genève.
Les faits remontent à 2008. La Suissesse affirme avoir rencontré l'islamologue lors d'une séance de dédicaces alors qu'elle était âgée d'une quarantaine d'années. Ils ont ensuite discuté sur les réseaux pendant quelques semaines, puis M. Ramadan lui a proposé de prendre un café, selon l'avocat. La rencontre a eu lieu dans un hôtel genevois. Là, il aurait trouvé un prétexte pour l'attirer dans sa chambre, où il l'aurait violée.
Plaintes en France
Le Ministère public genevois n'a pas retenu la séquestration et la circonstance aggravante de la cruauté, figurant dans la plainte. Selon Me Jordan, la prochaine étape sera l'audition du prévenu en France par le procureur genevois Adrian Holloway. Vu la situation de l'islamologue, une bonne partie de la procédure suisse aura lieu dans l'Hexagone.
Agé de 56 ans, Tariq Ramadan est incarcéré depuis sa mise en examen le 2 février à Paris pour "viol" et "viol sur personne vulnérable", après les plaintes de deux femmes. Il a été placé sous le statut de témoin assisté dans le cadre d'une troisième accusation de viol. L'islamologue clame son innocence, mais ses deux demandes de remise en liberté ont été rejetées par la justice.
Mardi, M. Ramadan doit être de nouveau confronté à la deuxième plaignante, "Christelle", tandis que sa défense compte déposer une nouvelle demande de mise en liberté sous contrôle judiciaire.
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