«Dernier recours» Tempête sur le parc Disneyland californien

ATS

18.7.2024 - 03:58

Plus de 200 salariés de Disneyland ont manifesté mercredi près de Los Angeles pour réclamer de meilleurs salaires et dénoncer des pratiques anti-syndicales de la part du groupe. Ce conflit social menace de provoquer une vaste grève au sein du parc d'attractions.

"Mickey voudrait un salaire équitable", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les employées (image prétexte).
"Mickey voudrait un salaire équitable", pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les employées (image prétexte).
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Ce rassemblement était organisé par les syndicats du parc californien, qui représentent 14'000 salariés et organisent un vote vendredi pour se prononcer sur une éventuelle grève.

Aux abords du parc à Anaheim, en banlieue de Los Angeles, les manifestants – dont certains étaient en tenue de travail Indiana Jones ou Star Wars – brandissaient des pancartes «Mickey voudrait un salaire équitable» et «Disney, ne joue pas le méchant», a constaté un photojournaliste de l'AFP. «Disney va investir deux milliards de dollars dans son parc, mais refuse de payer un salaire décent à ses employés», pouvait-on lire sur un t-shirt.

Le groupe est en négociation depuis avril avec les syndicats de son parc californien, pour renouveler la convention collective des milliers de comédiens, serveurs et autres femmes de ménage qui font tourner cette usine à rêves. Ces pourparlers n'ont pour l'instant rien donné, et les syndicats accusent désormais le groupe d'intimider les salariés, ce qui a provoqué l'ouverture d'une enquête par l'inspection américaine du travail, le NLRB.

Ils affirment notamment que plus de 500 employés ont fait l'objet de réprimandes, de surveillance et de menaces disciplinaires pour avoir porté un pin's syndical, représentant un gant à l'effigie de Mickey Mouse levé en forme de poing. Parmi les manifestants, Ginny Cristales a témoigné de ces pratiques.

«Dernier recours»

«La semaine dernière, j'ai vu un manager dire à une des hôtesses de retirer le badge, et il lui a dit que ce serait inscrit sur sa fiche», a raconté cette employée d'une boutique du parc à l'AFP par téléphone. «Elle était stressée et elle avait peur». A 44 ans, dont cinq passés à travailler pour le parc, Mme Cristales dit gagner environ 2800 dollars par mois. Une somme qui ne couvre pas le loyer familial de cette mère de quatre enfants, fixé à 3200 dollars mensuels.

Avec l'inflation très marquée aux Etats-Unis ces dernières années, «nous avons été forcés de faire beaucoup de choix avec mon mari», reprend-elle. «Nous préparons nos repas du midi à la maison et nous mangeons plus de pâtes.» «Nous méritons des salaires justes», s'indigne-t-elle. «La grève est notre dernier recours et nous ne voulons pas en arriver là. Mais si Disney n'obtempère pas, nous sommes tous prêts.»

Si les salariés votent en faveur d'une grève vendredi, les syndicats décideront ensuite de ses modalités et de sa durée. Mercredi, Disney s'est dit «déterminé» à maintenir les prochaines négociations avec les syndicats, qui doivent avoir lieu lundi et mardi la semaine prochaine, pour «parvenir à un accord (...) qui place Disneyland Resort en position de croissance et de création d'emplois».

Après la grève des acteurs et scénaristes qui a paralysé Hollywood l'an dernier, un mouvement social d'ampleur chez Disney serait historique. Les salariés de son parc d'attractions californien n'ont pas fait grève depuis 1984, selon le Los Angeles Times.

ATS