Genève Tentative d'assassinat: 12 ans de prison

ATS

30.9.2019 - 11:34

Robert Assaël, l'avocat de l'épicier agressé, a salué le fait que le tribunal ne s'était pas laissé abuser par le prévenu, qui se présentait comme victime d'une injustice et demandait son acquittement (archives).
Robert Assaël, l'avocat de l'épicier agressé, a salué le fait que le tribunal ne s'était pas laissé abuser par le prévenu, qui se présentait comme victime d'une injustice et demandait son acquittement (archives).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Un homme de 25 ans a été condamné, lundi, par le Tribunal criminel de Genève, à une peine de 12 ans de prison pour une tentative d'assassinat. En juillet 2018, avec son frère cadet, il avait agressé un épicier. Ce dernier avait été poignardé à huit reprises.

Le prévenu n'a pas donné les coups de couteau, mais il n'a rien fait pour retenir son petit frère, frappant à coups de pied la victime à terre alors qu'elle se faisait poignarder. Pour les juges, l'accusé a adhéré et participé à l'attaque. Il s'est associé pleinement à la violente agression.

Peu avant le drame, les deux frères avaient menacé de mort l'épicier, promettant de «le planter». Cet épisode laisse à penser que l'agression avait un caractère prémédité. «Les faits correspondent aux menaces proférées quelques jours plus tôt», a souligné le tribunal.

Le motif qui a valu ce déchaînement de violence est «futile». Une bagarre aurait eu lieu, plusieurs mois avant les faits, entre un ami de l'épicier et le plus jeune des frères. Le tribunal a qualifié la faute du prévenu «d'extrêmement lourde». La victime a été attaquée par surprise. Il s'agit d'un acte «lâche, barbare et gratuit».

Un miraculé

L'épicier n'a dû la vie sauve qu'à la rapidité d'intervention des secours. Lorsqu'il a été pris en charge, il avait perdu 4,2 litres de sang. La collaboration de l'accusé à l'enquête a été «exécrable», a souligné le tribunal. Le prévenu n'a jamais assumé ses actes et s'est attribué «la position du sauveur», chargeant son petit frère.

Les juges ont également prononcé l'expulsion de Suisse du prévenu pour une durée de 10 ans, une fois la peine purgée, malgré un risque de récidive faible selon l'expertise. L'accusé n'a pas de travail à Genève et compte de la famille au Kosovo, il n'est pas plus intégré ici que là-bas, a relevé le tribunal dans son jugement.

Recours de la défense

La défense du prévenu a annoncé qu'elle fera appel. Le Ministère public, qui avait requis 16 ans de prison et l'expulsion de Suisse, se laisse encore le temps de réfléchir. Robert Assaël, l'avocat de l'épicier, a relevé que ce jugement apportait «un peu de baume sur les souffrances incommensurables» de son client.

Le petit frère n'était pas majeur au moment des faits. C'est pour cette raison qu'il ne se trouvait pas assis sur le banc des accusés. Il sera jugé par la justice des mineurs. Le jeune homme risque 4 ans de prison au maximum.

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