Gigantesque incendie en ValaisTerrain escarpé, vent et sécheresse : un «cocktail toxique»
ot, ats
18.7.2023 - 11:17
Le terrain escarpé de la zone touchée par l'incendie de forêt dans le Haut-Valais, la sécheresse et le vent persistant ont favorisé la propagation rapide du feu. «C'est comme dans une cheminée», a imagé mardi Marco Conedera, de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), interrogé par Keystone-ATS.
ot, ats
18.07.2023, 11:17
18.07.2023, 11:18
ATS
La sécheresse combinée au vent est un «cocktail toxique», a déclaré le directeur de l'unité de recherche Ecologie des communautés. Le vent renforce encore la sécheresse en faisant s'évaporer l'humidité présente dans la végétation.
Dans de telles conditions, il suffit de petits incendies pour qu'une situation devienne rapidement incontrôlable, souligne l'expert. Plus le vent est fort – combiné à de la matière inflammable – plus il y a d'oxygène et plus les flammes sont grandes.
«Nous nous attendions un peu à un tel événement», a relevé Marco Conedera. Jusqu'à présent, l'été a été très sec.
Responsabilité humaine
La cause de l'incendie dans le Haut-Valais n'est pas encore connue. Toutefois, de manière générale, l'homme est de loin le responsable le plus fréquent des incendies de forêt. Le WSL estime qu'en Suisse, environ 90 pour cent des incendies sont causés directement ou indirectement par l'homme.
L'institut cite des actes d'imprudence, tels que des mégots jetés par terre, des feux mal éteints ou les pots catalytiques chauds de voitures ou de motos parqués en forêt. S'y ajoutent les incendies volontaires ainsi que la foudre, particulièrement en été.
220 terrains de foot partis en fumée
Entre 2000 et 2022, la Suisse a connu en moyenne 108 incendies de forêt par an, précise encore le WSL. Une surface d'environ 157 hectares a ainsi brûlé en moyenne chaque année, ce qui correspond à une superficie d'environ 220 terrains de football. En comparaison internationale, la Suisse est cependant relativement épargnée.
L'année 2018, particulièrement sèche, a fait exception, avec 162 incendies de forêt, contre 113 l'année dernière.
Selon la Confédération, le risque d'incendie de forêt s'est aggravé en raison de longues périodes de sécheresse accompagnées de températures plus chaudes au cours des 30 dernières années. Les forêts au nord des Alpes sont également de plus en plus touchées.