Navigation sur le LémanUn quatuor d'experts enquêtera sur les malheurs du Simplon
gsi, ats
8.4.2024 - 11:04
L'enquête sur les mésaventures du Simplon sera menée par quatre experts indépendants: l'ex-commandant de la police vaudoise Jacques Antenen, le navigateur Christian Wahl, l'expert maritime Jean-Pierre Mortreux et l'ancien chef de la sécurité de l'aéroport de Genève Luc Amiguet.
Keystone-SDA, gsi, ats
08.04.2024, 11:04
08.04.2024, 13:31
ATS
Le mandat a été confié par le conseil d'administration de la Compagnie générale de navigation sur le lac Léman (CGN), à la suite des dommages subis fin mars par le bateau Belle Epoque, pris dans la tempête alors qu'il était amarré à Cully (VD).
Ces quatre experts doivent apporter «un regard indépendant et objectif», a souligné le président du conseil d'administration, Benoît Gaillard, lundi lors d'un point presse. «Nous devons comprendre le déroulé des événements et établir les responsabilités.»
L'enquête démarrera la semaine prochaine et «prendra du temps», a-t-il ajouté, sans pouvoir se prononcer sur sa durée exacte. «Les experts ne doivent pas se trouver sous pression, même si nous avons intérêt à ce que cela aille vite», a-t-il indiqué. Les résultats seront rendus publics.
A noter qu'aucune autre enquête n'a été ouverte, ni par la police ni par le Service suisse d'enquête de sécurité (SESE). Celui-ci n'est pas tenu de prendre en charge le dossier, le bateau n'étant pas en service au moment de l'accident.
Pour mener à bien cette mission, la CGN s'est tournée vers Jacques Antenen, ancien juge d'instruction puis chef de la police cantonale vaudoise de 2009 à 2022. «Il connaît très bien les situations de crise» et apportera «une rigueur procédurale bienvenue», a estimé Benoît Gaillard.
Christian Wahl a, lui, été choisi pour sa connaissance du Léman, ses vents notamment. Dans le milieu, le barreur genevois est surnommé le «sorcier du lac» en raison de ses neuf victoires sur le Bol d'Or (un record). «On ne pouvait pas trouver mieux en la matière», a relevé le président de la CGN.
Pour apporter «un regard extérieur au Léman», le conseil d'administration a fait appel au Français Jean-Pierre Mortreux. Cet expert en navigation dispose «d'une large expérience» dans le secteur privé, mais aussi auprès des tribunaux en France.
Le quatuor est complété par Luc Amiguet, consultant et ancien responsable de la sécurité à l'aéroport de Genève. Il apportera ses compétences sur les aspects spécifiques liés à la gestion de crise.
«Quadruple regard»
Deux autres administrateurs de la CGN, les députés vaudois Marc-Olivier Buffat et Stéphane Montangero, ont insisté lundi sur la nécessité d'avoir ce «quadruple regard» pour éclaircir «objectivement» les faits. Mais aussi pour «ramener de la sérénité», la CGN ayant fait l'objet de nombreuses critiques pour ne pas avoir su protéger l'un des fleurons de sa flotte.
Les attaques des «docteurs ès Léman» ont fleuri sur les réseaux sociaux et «il faut arrêter cette chasse aux sorcières», a relevé Stéphane Montangero.
L'évaluation des dégâts sur le Simplon est toujours en cours. Selon les premières constatations, il s'avère que la coque est touchée sur toute sa longueur. L'arrière du bateau est aussi endommagé, en particulier le gouvernail et la structure qui l'entoure.
Le Simplon ne naviguera pas cette saison. Il sera toutefois visible le week-end prochain, lors des journées portes ouvertes de la CGN au chantier naval d'Ouchy.
L'estimation financière des dégâts n'est pas encore connue, tant pour le bateau que pour le débarcadère de Cully. «Nous sommes a priori bien assurés et espérons minimiser les conséquences financières» pour la CGN, a indiqué Benoît Gaillard, se disant «optimiste».
Pour rappel, le Simplon a subi une avarie moteur durant une course d'essai le jeudi 28 mars. Le remorquage n'a pas pu se faire à cause d'un fort vent. Il a alors été décidé de placer le vapeur centenaire au débarcadère de Cully. Durant la nuit du 29 au 30 mars, sous les coups de boutoir de la vaudaire (un vent du Léman), le bateau de 78 m est venu frapper les rochers au bord des quais et s'est encastré dans le débarcadère. Il avait été rapatrié le lendemain matin au chantier naval d'Ouchy.