Belfort«Sale immigré»: Un quizz musical dérape dans une fête de village
ats
28.6.2024 - 16:57
Un quizz musical organisé lors d'une fête de village près de Belfort a dérapé le 22 juin, avec des propos injurieux envers les immigrés, d'après des témoins, ce qui a conduit la procureure de Belfort à ouvrir une enquête pour provocation à la haine raciale, a-t-elle indiqué vendredi.
ats
28.06.2024, 16:57
28.06.2024, 17:00
ATS
«Au vu des faits relatés, j'ai ouvert une enquête pour +provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, de l'ethnie, de la nation ou de la race+, et pour +injure publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, de l'ethnie, de la nation ou de la race+», a précisé à l'AFP la procureure de la République Jessica Vonderscher.
Pendant un quiz musical organisé lors du feu de la Saint-Jean à Lepuix, à 15 kilomètres de Belfort, plusieurs personnes ont été choquées d'entendre qu'une équipe de participants s'appelait «Sale immigré».
«Cela a été dit plusieurs fois au micro»
«Cela a été dit plusieurs fois au micro», affirme le militant écologiste Vincent Jeudy, qui a participé à ces festivités rassemblant plusieurs milliers de personnes. «J'ai cru avoir mal entendu et j'ai demandé à mes copains s'ils entendaient comme moi. Ce qu'ils ont confirmé.»
Après vérification des listes d'inscrits auprès de l'animateur de la soirée, dans un premier temps persuadé de ne pas avoir prononcé ces paroles au micro, une des équipes s'était effectivement baptisée «Sali Migré».
«Je ne m'en suis pas rendu compte. Ce sont 240 personnes qui apparaissent en même pas deux minutes. Cela va à vitesse grand V», s'est désolé l'animateur, Frédéric Musslin. Il a souligné qu'il n'avait pas la main sur l'inscription des joueurs, ni sur leur pseudo.
«Nous présentons nos excuses», a déclaré l'organisateur des festivités.
«Il s'instaure un climat de haine qui menace la paix sociale»
A ce stade de l'enquête confiée à la brigade de recherches du groupement de gendarmerie du Territoire-de-Belfort, aucune plainte n'a été déposée, précise la procureure.
La section belfortaine de la Ligue des droits de l'homme précise avoir «été saisie au cours de la dernière semaine de plusieurs actes ou propos haineux», tels que des croix gammées dessinées sur la porte d'un mineur non accompagné ou des propos éminemment racistes au cours d'une distribution de tracts.
«Il s'instaure un climat de haine et des actes de violence qui empoisonnent notre société et menacent aujourd'hui la paix sociale en France et dans notre territoire», dénonce l'association dans un communiqué.