Féminisme Une dictée pour faire progresser l'égalité

ATS

6.1.2019 - 11:13

Les organisateurs de la dictée veulent faire progresser l'égalité hommes-femmes dans la langue française sans prêter le flanc à la caricature (image d'illustration).
Les organisateurs de la dictée veulent faire progresser l'égalité hommes-femmes dans la langue française sans prêter le flanc à la caricature (image d'illustration).
Source: KEYSTONE/GAETAN BALLY

Bernard Pivot fait des émules féministes en France: une dictée d'écriture inclusive est organisée jeudi prochain à Paris. L'objectif est de faire progresser l'égalité entre les femmes et les hommes, sans prêter le flanc à la caricature, selon ses concepteurs.

"Nous proposons aux participants de transformer un texte en écriture inclusive, sans tomber dans la caricature qui consisterait à ajouter des points partout", explique Chloé Sebagh, cheffe de projet à l'agence de communication Mots-Clés.

Les contempteurs de l'écriture inclusive lui reprochent principalement d'alourdir la lecture à l'envi, en ajoutant à la racine du mot son suffixe masculin, suivi du fameux "point milieu" ou "point médian" et du suffixe féminin, comme dans "ambassadeur·rice· s" par exemple.

"On peut avoir une ou deux occurrences du point médian, mais il ne s'agit pas d'en cribler le texte", ajoute Chloé Sebagh.

L'agence Mots-Clés qui organise la dictée pour la deuxième fois propose sur son site un manuel d'écriture inclusive, basé notamment sur le "Guide pratique pour une communication publique sans stéréotypes de sexe" du Haut Conseil à l'Egalité (français) entre les femmes et les hommes.

Eviter le "masculin générique"

Lors de la dictée sera dévoilé un nouveau référentiel, mis au point avec Eliane Viennot, auteure de "Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin !" et tout récemment de "Le langage inclusif, pourquoi, comment".

Les règles de base: accorder les fonctions, grades, métiers et titres, ou encore éviter d'utiliser un masculin "générique".

On peut soit énumérer les termes au féminin et au masculin par ordre alphabétique ("tous les Acadiens, toutes les Acadiennes"), soit utiliser le point milieu (acteur·rice·s) soit recourir à des termes identiques au masculin et au féminin, dits "épicènes" comme membre, cadre, artiste...

Pour ceux que cette petite gymnastique tente, il faut s'inscrire sur le site internet de l'agence Mots-Clés. Le nombre de places est limité à 80.

La première dictée en 2017, énoncée par la journaliste Audrey Pulvar, portait sur un texte de Françoise Giroud de 1965 dans "L'Express". Cette fois, c'est Pascale Clark, une autre journaliste, qui dictera un texte gardé top secret, seul point commun avec l'exercice lancé il y a des années par Bernard Pivot.

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