Justice Une peine capitale prononcée par Zoom à Singapour

AFP

20.5.2020 - 13:56

Un tribunal de Singapour a condamné un homme à la peine de mort via l'application de vidéo-conférence Zoom, une première dans la cité-Etat
Un tribunal de Singapour a condamné un homme à la peine de mort via l'application de vidéo-conférence Zoom, une première dans la cité-Etat
Source: AFP/Archives

Un tribunal de Singapour a condamné un homme à la peine de mort via l'application de vidéo-conférence Zoom, une première dans la cité-Etat qui a été vivement critiquée par les défenseurs des droits de l'homme.

Le trafiquant de drogue malaisien Punithan Genasan a été condamné vendredi à la mort par pendaison au cours d'une audience organisée à distance afin d'éviter la propagation du coronavirus, ont annoncé les autorités judiciaires du pays d'Asie du Sud-Est.

L'homme âgé de 37 ans a été jugé coupable d'avoir vendu au moins 28,5 grammes d'héroïne, un crime passible de la peine de mort selon la stricte législation anti-drogues singapourienne.

C'est la première fois que la peine capitale est prononcée au cours d'une audience à distance, a souligné la Cour suprême.

La réaction de Human Rights Watch

L'application de visioconférence Zoom a vu sa popularité bondir partout dans le monde à la faveur du confinement mais l'organisation Human Rights Watch a estimé que cette technologie n'était absolument pas appropriée pour prononcer une telle sentence.

«La peine de mort est par essence cruelle et inhumaine, et c'est encore pire quand Singapour utilise une technologie comme Zoom pour condamner un homme à mort», a souligné le directeur adjoint de l'organisation pour l'Asie, Phil Robertson.

«C'est incroyable que le parquet et le tribunal soient aussi insensibles et qu'ils ne comprennent pas qu'un homme menacé de la peine de mort a le droit de comparaître devant la cour pour voir l'accusation», a-t-il poursuivi, interrogé par l'AFP.

Une deuxième vague à Singapour

La Cour suprême a indiqué que l'audience avait été organisée à distance «pour la sécurité de tous ceux impliqués dans la procédure».

Comme de nombreux pays, Singapour a demandé à ses habitants de rester confinés chez eux et fermé les entreprises non essentielles.

La cité-Etat avait bien réussi dans un premier temps à contenir la propagation du virus mais fait face actuellement à une deuxième vague qui touche surtout sa population de travailleurs migrants hébergés dans de vastes dortoirs, devenus des foyers propices à la contamination.

Singapour a enregistré plus de 29.000 cas de contamination mais réussi à limiter le nombre de morts du coronavirus à 22.

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