Affaire Skripal Affaire Skripal: Washington punit Moscou

ATS

3.8.2019 - 06:42

En 2018, l'ex-agent double russe et sa fille Ioulia avaient été retrouvés inconscients à Salisbury (sud de l'Angleterre) et hospitalisés dans un état grave (archives).
En 2018, l'ex-agent double russe et sa fille Ioulia avaient été retrouvés inconscients à Salisbury (sud de l'Angleterre) et hospitalisés dans un état grave (archives).
Source: KEYSTONE/AP/FRANK AUGSTEIN

Les Etats-Unis ont imposé samedi une nouvelle série de sanctions à la Russie. Celles-ci sont liées à l'attaque à l'agent chimique innervant novitchok contre l'ancien agent double russe Sergueï Skripal en 2018 au Royaume-Uni.

Dans ce cadre, Washington va s'opposer à toute assistance à Moscou «de la part des institutions financières internationales», a annoncé la porte-parole du département d'Etat américain Morgan Ortagus dans un communiqué. Les Etats-Unis comptent aussi restreindre l'accès des banques américaines au marché de la dette souveraine russe et limiter les exportations de biens et technologies «d'importance stratégique pour le programme d'armes chimiques et biologiques» russe.

Ces mesures, prises au nom d'une loi américaine de 1991 sur l'élimination des armes chimiques et biologiques, entreront en vigueur «vers le 19 août», après notification du Congrès des Etats-Unis, a précisé la diplomatie américaine. Elles le resteront pendant au moins 12 mois.

Selon le communiqué, «ces mesures pourraient empêcher la Russie d'accéder à des milliards de dollars d'activités commerciales bilatérales avec les Etats-Unis». La loi prévoit que les sanctions ne puissent être levées que si la Russie fait notamment la démonstration qu'elle «n'utilisera plus d'armes chimiques à l'avenir», sous le contrôle d'inspecteurs internationaux.

Il s'agit du second train de sanctions américaines dans cette affaire. En août 2018, Washington avait infligé une première série de mesures de rétorsion économiques à Moscou, sur l'exportation de certains produits technologiques et sur les ventes d'armes à la Russie.

Victime collatérale

En 2018, l'ex-agent double russe et sa fille Ioulia avaient été retrouvés inconscients à Salisbury (sud de l'Angleterre) et hospitalisés dans un état grave. Londres avait accusé Moscou d'être derrière cet empoisonnement au Novitchok, un puissant agent innervant de conception soviétique, en représailles pour sa collaboration avec les services de renseignement britanniques.

Un mandat d'arrêt avait été lancé contre deux Russes soupçonnés d'avoir perpétré l'attaque et présentés comme relevant du renseignement militaire russe (GRU). La Russie a toujours nié être à l'origine de l'empoisonnement de son ancien espion.

Cette affaire a provoqué une crise diplomatique majeure, conduisant à l'expulsion de plus de 300 diplomates russes ou occidentaux. Sergueï Skripal, ancien officier du GRU (renseignement militaire russe), avait été condamné en 2006 pour «haute trahison» avant de bénéficier d'un échange d'espions organisés entre Moscou, Londres et Washington.

Sergueï Skripal et sa fille étaient sortis de l'hôpital dans les mois suivants. Leur empoisonnement a fait une victime collatérale, une femme décédée après s'être aspergée de ce qu'elle pensait être un parfum, contenu dans un flacon ramassé par son compagnon.

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