Décès du petit Rayan «La chute d’un enfant qui a rappelé au monde les valeurs de l’humanité»

ATS

7.2.2022 - 15:37

Après un drame humain qui a ému le monde pendant cinq jours, le petit Rayan, l'enfant marocain mort après être tombé au fond d'un puits, a été enterré lundi près de son village, dans une région déshéritée du nord du royaume.

Le petit Rayan, tombé dans un puits au Maroc, est mort

Le petit Rayan, tombé dans un puits au Maroc, est mort

Le petit Rayan tombé accidentellement dans un puits dans le nord du Maroc est mort malgré les efforts acharnés des sauveteurs déployés depuis cinq jours pour extraire cet enfant de cinq ans.

06.02.2022

Keystone-SDA

Les obsèques se sont déroulées après la prière musulmane de midi dans un vieux cimetière à quelques kilomètres du village d'Ighrane où a eu lieu l'accident, selon les journalistes de l'AFP sur place.

Un imam a prononcé la brève prière devant la famille et l' assistance avant l'inhumation.

Après son extraction du trou samedi soir, la dépouille du garçonnet de 5 ans, accompagnée de ses parents, a été transportée à l'hôpital militaire de Rabat pour procéder à une autopsie et déterminer les causes du décès, selon les médias locaux.

La mort de Rayan a déclenché une émotion considérable, amplifiée par les réseaux sociaux, au Maroc et dans le monde entier.

Signe du choc et de l'émotion qui a saisi le royaume, c'est le cabinet royal qui avait annoncé samedi soir le décès de l'enfant. Le roi Mohammed VI en personne a appelé les parents de Rayan pour présenter ses condoléances, et ces derniers ont remercié, émus, le souverain, les autorités et tous les sauveteurs.

Des travaux ont commencé dimanche pour combler les tunnels de secours forés par les sauveteurs ainsi que le puits.

Efforts acharnés

Chacun a rendu hommage aux efforts acharnés des sauveteurs dont la course contre la montre a été suivie en direct par d'innombrables internautes.

Rayan était tombé accidentellement mardi dans un puits asséché de 32 mètres, étroit et difficile d'accès, creusé près de la maison familiale à Ighrane.

Entrés dans une brèche horizontale samedi, les sauveteurs avaient continué leur travail centimètre par centimètre, creusant à la main pour éviter tout éboulement.

Les secouristes s'étaient efforcés de faire parvenir de l'oxygène et de l'eau jusqu'à Rayan, sans certitude qu'il puisse les utiliser.

Dès le début du drame, des milliers de sympathisants avaient accouru en signe de solidarité et campé sur place, dans cette zone montagneuse du Rif, à près de 700 mètres d'altitude.

Puits clandestins

Si le drame a rassemblé les Marocains dans un élan d'unité, plusieurs médias ont dénoncé lundi la prolifération et le danger de puits clandestins et non sécurisés dans cette région qui serviraient à irriguer les cultures, y compris celle du cannabis. Ils ont exhorté les autorités à y remédier.

Cet accident a fait écho à un drame survenu début 2019 en Andalousie (Espagne), où Julen, deux ans, avait péri après avoir chuté dans un puits de 25 centimètres de diamètre et de plus de 100 mètres de profondeur.

Hommages du monde entier

«Epilogue tragique… Tristesse et choc au Maroc… La chute d’un enfant qui a rappelé au monde entier les valeurs de l’humanité», a commenté la presse dominicale. Signe de la forte émotion provoquée par le drame, c’est le cabinet royal qui a annoncé samedi soir le décès de l’enfant. Dans un communiqué officiel, le roi Mohammed VI a présenté ses condoléances aux parents.

La course contre la montre menée depuis cinq jours par les sauveteurs avait été suivie en direct par d’innombrables internautes. Et dès l’annonce du décès, les hommages sur les réseaux sociaux ont afflué en provenance du monde entier, de l’Algérie voisine et rivale jusqu’en France ou aux États-Unis, dans toutes les langues.

Visiblement ému, le pape François a salué «tout un peuple (marocain) qui s’est rassemblé pour sauver Rayan», lors de la prière de l’Angélus célébrée au Vatican. «Ils ont tout tenté, malheureusement il n’a pas survécu. Mais quel exemple. Merci à ce peuple pour ce témoignage», a réagi François.