Soudan du Sud Les attaques contre les civils sont au plus haut

sn, ats

19.2.2021 - 09:32

Jamais en sept ans les assauts contre les civils n'ont été aussi importants que l'année dernière au Soudan du Sud. Dans un rapport publié vendredi à Genève, la Commission des droits de l'homme sur ce pays dénonce certaines des exactions «les plus brutales» observées.

Les violences ont affecté de nombreux civils y compris les enfants au Soudan du Sud (archives).
Les violences ont affecté de nombreux civils y compris les enfants au Soudan du Sud (archives).
ATS

De février à novembre, des affrontements interethniques ont eu lieu entre milices, notamment dans l'Etat de Jonglei, provoquant des centaines de victimes et de nombreux déplacés. «La portée et la dimension des violences que nous avons identifiées dépassent largement» celles observées depuis 2013, a déploré la présidente de la Commission indépendantes de l'ONU, Yasmin Sooka.

Dans plusieurs Etats, outre les victimes, des enlèvements, des viols individuels et massifs ou encore des destructions systématiques d'habitations ont été perpétrés. Mme Sooka cible des actions très organisées, avec des dizaines de milliers d'hommes dotés d'armes très avancées. Ce dispositif laisse penser à un soutien de l'armée et de groupes externes, estime aussi le Genevois Andrew Clapham, également membre de la Commission.

«Crimes internationaux»

De nombreux actes, y compris du gouvernement, «peuvent équivaloir à des crimes internationaux», dit-il, déplorant à nouveau l'impunité des responsables. La Commission a appelé à plusieurs reprises le gouvernement à signer un accord avec l'Union africaine (UA) pour lancer la Cour hybride chargée de les poursuivre. Les autorités se sont engagées récemment à avancer sur cette question.

L'accord de paix relancé de 2018 a permis de diminuer les violences nationales. Mais trois quarts du pays restent exposés à des conflits locaux entre milices. De plus, le gouvernement est toujours accusé de réduire les libertés fondamentales.

Ces dernières années, les trois enquêteurs avaient accusé certains de ses membres d'avoir détourné plusieurs millions de dollars. Ils avaient affirmé à plusieurs reprises que de possibles crimes contre l'humanité et crimes de guerre ont été perpétrés. Le conflit a fait plus de 2 millions de réfugiés. Il est encore responsable de près de 390'000 victimes.

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