Soudan Bachelet inquiète de la situation au Soudan

ATS

17.1.2019 - 21:56

Le président soudanais Omar el-Béchir a affirmé qu'il ne céderait pas aux manifestants et l'attitude des forces de sécurité inquiète l'ONU (archives).
Le président soudanais Omar el-Béchir a affirmé qu'il ne céderait pas aux manifestants et l'attitude des forces de sécurité inquiète l'ONU (archives).
Source: KEYSTONE/AP/DITA ALANGKARA

L'ONU veut que les personnes détenues arbitrairement dans le cadre de la contestation au Soudan soient libérées "rapidement". La Haute commissaire aux droits de l'homme s'est dit jeudi à Genève inquiète après des indications "crédibles" de recours excessif à la force.

"Le gouvernement doit garantir que les forces de sécurité fassent face aux protestations en ligne avec ses obligations internationales en termes de droits de l'homme", estime Michelle Bachelet. Il doit honorer les libertés fondamentales des Soudanais, ajoute-t-elle.

Selon les autorités, plus de 800 personnes ont été arrêtées en trois semaines jusqu'au 6 janvier, dont des journalistes, des dirigeants de l'opposition, des représentants de la société civile et des manifestants. Le gouvernement a mentionné plus de 20 victimes mais des indications laissent penser que leur nombre pourrait être deux fois plus important. Les ONG Human Rights Watch et Amnesty International parlent d'au moins 40 morts, dont des enfants et du personnel médical.

"Une réponse répressive ne peut que détériorer les griefs", ajoute Mme Bachelet. Et d'appeler les autorités à résoudre les tensions par le dialogue et toutes les parties à faire preuve de "retenue".

Omar el-Béchir ne cède rien

Des commissions d'établissement des faits ont été établies par le gouvernement et l'institution nationale des droits de l'homme au Soudan. Mme Bachelet s'est dite prête à envoyer des membres du Haut-Commissariat pour aider les autorités.

Lundi, le président soudanais Omar el-Béchir, au pouvoir depuis près de 30 ans et qui est ciblé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), avait affirmé qu'il ne céderait pas aux mouvements de protestation.

Les manifestations ont débuté après une hausse considérable des prix de certaines denrées. De son côté, le président Béchir a réaffirmé que le Soudan était confronté "à des problèmes économiques" qui ne peuvent être résolus par des pillages et des incendies.

Deux morts

Jeudi, deux personnes, un médecin et un enfant, ont été tuées lors de manifestations, a indiqué une organisation de médecins impliquée dans le mouvement de contestation populaire. Les proches des victimes ont confirmé les décès auprès de l'AFP.

Quatre semaines après le début de la contestation déclenchée par une hausse des prix du pain et des médicaments, la police a dispersé avec des gaz lacrymogènes des centaines de manifestants qui marchaient vers la présidence à Khartoum pour demander le départ d'Omar el-Béchir, selon des témoins.

Après la dispersion des manifestants marchant vers la présidence, des groupes se sont reformés dans le quartier de Buri, où manifestants et policiers ont échangé jets de pierres contre tirs de gaz lacrymogènes, d'après d'autres témoins.

Des images ont montré des protestataires blessés pris en charge par d'autres, sans qu'il soit possible de déterminer la nature précise de ces blessures. Un autre rassemblement s'est également déroulé à Bahari, dans le nord de Khartoum.

D'après des témoins, des manifestations ont aussi eu lieu à Port-Soudan, Gadaref (est), Atbara (250 km au nord-est de Khartoum), où les premiers rassemblements avaient eu lieu le mois dernier avant de se propager jusqu'à la capitale et au Darfour (ouest). Trois manifestations ont également eu lieu à Omdourman, ville jumelle de Khartoum.

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