DiplomatieJoe Biden est arrivé à Berlin pour une visite d'adieu
ATS
17.10.2024 - 22:29
Joe Biden est arrivé jeudi soir à Berlin pour sa dernière visite officielle en Allemagne, centrée sur le soutien occidental à l'Ukraine et l'expansion du conflit au Proche-Orient.
Keystone-ATS
17.10.2024, 22:29
17.10.2024, 22:32
ATS
Le président américain a atterri dans la capitale allemande à bord d'Air Force One vers 22h00, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Durant ce déplacement éclair de 24h00, il va rencontrer le chancelier Olaf Scholz ainsi que les dirigeants français et britannique.
Ce voyage offre à Joe Biden une ultime chance de rassurer ses alliés, inquiets d'une possible victoire du républicain Donald Trump après la présidentielle du 5 novembre.
Principaux dossiers au menu: l'Ukraine, au lendemain de la présentation par Volodymyr Zelensky de son «plan de victoire» devant l'Union européenne et l'Otan, et le Proche-Orient.
L'annonce par Israël, jeudi soir, de la mort du chef du Hamas, Yahya Sinouar, tué lors d'une opération militaire dans la bande de Gaza, marque un tournant dans la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement palestinien contre Israël, le 7 octobre 2023.
Informé en vol
Alors qu'il était encore en vol, Biden a évoqué par communiqué une «bonne journée pour Israël, les Etats-Unis et le monde» qui offre l'"occasion d'un règlement politique» dans la bande de Gaza.
Européens et Américains s'inquiètent de l'escalade au Liban entre Israël et la milice pro-iranienne Hezbollah.
Le démocrate de 81 ans, qui s'est retiré de la course à la présidentielle, avait repoussé il y a une semaine son déplacement en Allemagne, l'un des plus fidèles alliés des Etats-Unis en Europe, en raison de l'ouragan Milton.
Vendredi, Joe Biden sera accueilli à 10h00 avec les honneurs militaires par son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier.
Un tête-à-tête est prévu en début d'après-midi avec le chancelier Olaf Scholz, qui sera suivi par une réunion à quatre avec Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer.
Situation critique
Deux ans et demi après le début de l'invasion russe, l'Ukraine est en grande difficulté sur le front oriental et subit les bombardements meurtriers et incessants, ciblant en particulier ses infrastructures critiques.
En outre, un affaiblissement de la mobilisation occidentale se profile sur fond de lassitude des opinions publiques et de l'éclatement d'un autre conflit majeur au Proche-Orient après l'attaque meurtrière du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
L'Allemagne, deuxième fournisseur d'armes à Kiev après les Etats-Unis, a déjà divisé par deux à 4 milliards d'euros son enveloppe budgétaire consacrée à l'Ukraine pour 2025.
«L'Ukraine est prête à faire une vraie place à la diplomatie mais, pour cela, nous devons être forts», a lancé M. Zelensky jeudi à Bruxelles.
Levée des restrictions dans l'usage des armes que les Occidentaux fournissent à l'Ukraine, déploiement sur le territoire ukrainien d'armes de dissuasion non nucléaires... Aucune des demandes formulées dans son «plan de victoire» n'a pour le moment rencontré un soutien unanime du côté des Alliés.
«Il n'y a pas de consensus à ce stade sur une invitation de l'Ukraine» dans l'Otan, a notamment confié un haut responsable de l'administration américaine avant la visite de Biden, tout en rappelant le caractère irréversible du cheminement de l'Ukraine vers l'Alliance Atlantique.
Réchauffement
La présidence tumultueuse de Donald Trump (2017-2021) avait mis à rude épreuve les relations entre les Etats-Unis et l'Allemagne, celui-ci reprochant aux Allemands et à d'autres Européens de dépenser trop peu pour la défense commune dans le cadre de l'Otan.
Le mandat de Joe Biden a marqué un net réchauffement entre Washington et Berlin, notamment sur le dossier ukrainien où les deux pays ont régulièrement aligné leurs décisions.
Si les Etats-Unis et l'Allemagne sont les plus fidèles soutiens d'Israël, ils ont aussi maintes fois réclamé un cessez-le-feu dans la bande de Gaza assiégée.
Washington a même récemment menacé de suspendre une partie de son assistance militaire à Israël faute d'amélioration significative de l'aide humanitaire.
M. Macron est allé plus loin en appelant à l'arrêt des livraisons d'armes à Israël, tandis que M. Starmer a déclaré que le Royaume-Uni envisageait de prendre des sanctions contre deux ministres israéliens d'extrême droite.