Sans un mot pour son rival, Joe Biden a promis samedi soir de tourner la page de la «diabolisation», s'engageant à être le président «qui rassemble et non qui divise».
Résolument tourné vers la transition, l'ancien vice-président de Barack Obama a annoncé la mise en place dès lundi d'une cellule de crise sur le Covid-19, qui a déjà fait plus de 237'100 morts aux Etats-Unis.
Arguant de «fraudes» électorales sans fournir de preuves, Donald Trump promet de multiplier les actions en justice. Mais leurs chances d'aboutir sont bien minces.
Biden se concentre sur la transition
Sans un mot pour son rival, Joe Biden a promis samedi soir de tourner la page de la «diabolisation», s'engageant à être le président «qui rassemble et non qui divise».
Résolument tourné vers la transition, l'ancien vice-président de Barack Obama a annoncé la mise en place dès lundi d'une cellule de crise sur le Covid-19, qui a déjà fait plus de 237'100 morts aux Etats-Unis.
Arguant de «fraudes» électorales sans fournir de preuves, Donald Trump promet de multiplier les actions en justice. Mais leurs chances d'aboutir sont bien minces.
Après avoir célébré sa victoire sur Donald Trump, Joe Biden s'est plongé dimanche dans les préparatifs de son accession à la Maison Blanche. Avec quatre priorités affichées pour la transition: la lutte contre la pandémie, la réconciliation d'un pays divisé, la relance économique et le climat.
De par le monde, les dirigeants ont salué l'élection du démocrate, offrant un contraste saisissant avec le silence du camp républicain qui, à l'instar du président sortant, refuse de concéder la défaite.
Arguant de «fraudes» électorales sans fournir de preuves, Donald Trump promet de multiplier les actions en justice. Mais leurs chances d'aboutir sont bien minces et les démocrates, qui ont laissé éclater leur joie dans les grandes villes, en font peu de cas.
Sans un mot pour son rival, ni pour ses allégations, Joe Biden a promis samedi soir d'être le président «qui rassemble et non qui divise» devant une foule en liesse réunie dans son fief de Wilmington.
Sortant des rangs chez les républicains, l'ex-président George W. Bush l'a «remercié pour ce discours patriote» et l'a félicité, par téléphone, pour sa victoire dans une «élection honnête» ayant livré un verdict «clair».
Cellule de crise Covid
Résolument tourné vers la transition, l'ancien vice-président de Barack Obama a annoncé la mise en place dès lundi d'une cellule de crise sur le Covid-19, qui a déjà fait plus de 237'100 morts aux Etats-Unis.
Ce groupe de travail réunira des scientifiques et des experts, chargés d'élaborer un plan à mettre en oeuvre dès le 20 janvier 2021, jour de son investiture.
Accusant Donald Trump de saper l'autorité de ses propres experts sanitaires, Joe Biden a promis de prendre conseil auprès du Dr Anthony Fauci, membre très respecté de la cellule de crise de la Maison-Blanche sur le coronavirus. Il veut "ôter les muselières de nos experts pour que le public ait les informations qu'il mérite et dont il a besoin".
Il compte aussi annuler la procédure de retrait des Etats-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lancée par Donald Trump en juillet.
Relance économique
Le vote d'un vaste plan d'aide pour la relance de l'économie est l'autre priorité de Joe Biden, qui compte sur sa capacité à convaincre les élus républicains pour sortir de l'impasse actuelle au congrès.
Il a présenté un ambitieux plan de relance de la production américaine après la crise du coronavirus, d'un montant de 700 milliards de dollars. Pour le financer, il augmentera les impôts des Américains les plus riches et des grosses entreprises, notamment en doublant la taxe sur les bénéfices réalisés à l'étranger.
L'ex-bras droit de Barack Obama a également promis d'investir massivement dans les énergies renouvelables.
Joe Biden veut aussi que les recettes fiscales soient réinvesties dans des programmes sociaux, dans l'éducation et dans la modernisation des infrastructures.
Réforme de la justice
Joe Biden promet de nommer une commission nationale composée de membres des deux partis qui devra sous 180 jours proposer des réformes du système judiciaire devenu, selon lui, «hors de contrôle».
«Il ne s'agit pas d'accroître le nombre de juges», a-t-il souligné, alors que les démocrates sont soupçonnés de vouloir augmenter le nombre de juges progressistes à la cour suprême, désormais ancrée dans le conservatisme.
Il veut aussi le vote «immédiat» d'un projet de réforme judiciaire, qui développe notamment les alternatives à l'incarcération, limitée aux condamnés les plus violents, afin de réduire les risques de récidive.
Réforme de l'immigration
Le nouveau président a promis d'annuler "dès le premier jour" de son mandat le décret migratoire emblématique de Donald Trump, qui interdit l'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de plusieurs pays, pour la plupart musulmans, et considéré par ses opposants comme une mesure islamophobe.
L'ancien vice-président de Barack Obama a aussi annoncé qu'il demanderait au congrès de voter une loi contre les crimes racistes. Il a également promis de s'attaquer aux mesures de rétention des demandeurs d'asile et au "scandale" des séparations des familles d'immigrés illégaux à la frontière américano-mexicaine.
Accord de Paris
Joe Biden a également l'intention de faire revenir les Etats-Unis dans l'accord de Paris sur le climat, et d'annuler le décret migratoire emblématique de Donald Trump qui interdit l'entrée sur le sol américain de ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane.
Sous cent jours, il réunira par ailleurs les dirigeants des nations les plus polluantes pour un sommet sur le climat, où il entend convaincre ces pays de revoir à la hausse leurs engagements. Il a lui-même adopté un programme environnemental ambitieux, avec en clé de voûte 100% d'énergie propre et la neutralité carbone aux Etats-Unis en 2050.
Il a aussi promis d'annuler les décisions de Donald Trump qui avait révoqué ou assoupli toute une série de normes environnementales.
Qui va faire partie de l'équipe de Biden?
Joe Biden, qui a choisi la sénatrice noire Kamala Harris comme vice-présidente, planche également sur la composition de son gouvernement, qui devrait faire une large place aux femmes et aux minorités.
En écho à son discours de rassembleur, son cabinet devrait inclure des représentants de l'aile gauche du parti, mais aussi des centristes voire, peut-être, quelques républicains.
Enjeu du Sénat
La majorité au Sénat, qui se jouera lors de scrutins serrés en Géorgie en janvier, pourrait toutefois influer sur ses choix. Si les républicains conservent la main à la chambre haute, leur chef Mitch McConnell pourrait refuser de confirmer des personnalités trop à gauche à son goût.
L'attitude de Donald Trump dans les prochains jours pèsera aussi sur les marges d'action de Joe Biden avant même le 20 janvier. Pour avoir accès aux informations des agences fédérales, il faut en effet une décision administrative qui enclenche le processus de transition.
«Election volée»
Celle-ci pourrait être retardée par le refus du républicain de reconnaître sa défaite. Preuve qu'il n'est pas encore prêt à se retirer, il a encore cité dimanche matin sur Twitter des allégations d'«élection volée».
Les dirigeants internationaux ont eux félicité sans attendre Joe Biden pour sa victoire, se disant prêts à travailler avec les Etats-Unis pour affronter les «grands défis» du monde.
Même Israël et l'Arabie saoudite, dont les dirigeants sont proches de Donald Trump, ont salué l'élection du démocrate.
Mutisme au Congrès
Aux Etats-Unis en revanche, à de rares exceptions, le camp républicain n'a pas encore franchi ce pas. «Ne concédez rien M. le président, battez-vous», a ainsi lancé dimanche le sénateur Lindsey Graham sur Fox.
La plupart des élus du Congrès observent un mutisme absolu depuis 24 heures. Or, leur coopération sera essentielle pour éviter la paralysie des institutions.
«Ca m'est égal» que Donald Trump ne reconnaisse pas sa défaite, a ainsi lancé le représentant démocrate James Clyburn sur CNN. «Ce qui m'importe c'est que le parti républicain se lève et nous aide à préserver l'intégrité de notre démocratie.»
Le sénateur républicain Roy Blunt a semblé préparer le terrain en ce sens. «Il est temps que le président laisse parler ses avocats, qu'ils présentent leurs arguments à la justice et aux Américains (...). après on pourra avancer», a-t-il déclaré sur ABC.
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