USA 2020 Biden va commencer à dévoiler son gouvernement malgré Trump

ATS

23.11.2020

Joe Biden
Joe Biden
Keystone

Joe Biden dévoilera mardi ses premiers choix pour le futur gouvernement américain, poursuivant la mise en place de son équipe à deux mois de son investiture malgré les tentatives de plus en plus désespérées de Donald Trump d'inverser le résultat de la présidentielle du 3 novembre.

«Vous verrez les premières nominations du gouvernement du président élu mardi de cette semaine», a affirmé sur la chaîne ABC Ron Klain, le futur chef de cabinet de M. Biden, sans vouloir préciser les portefeuilles concernés ou certains des noms.

«Il faudra attendre que le président élu le fasse lui-même mardi», avant le long week-end de la fête de Thanksgiving, a-t-il dit.

M. Biden a déjà nommé plusieurs proches conseillers qui l'entoureront à la Maison Blanche mais le suspense persiste sur son gouvernement qui devrait «représenter l'Amérique», diversifié et féminisé.

Donald Trump et ses avocats, en revanche, poursuivent leurs multiples recours en justice, dénonçant une fraude électorale massive sans en avoir apporté pour l'instant de preuve concrète.

Au niveau national, Joe Biden a remporté près de 80 millions de voix lors du scrutin, contre un peu moins de 74 millions pour le milliardaire républicain.

Mais la présidence se joue au travers d'un système de grands électeurs attribués dans chaque Etat. Un à un, les Etats-clés qui ont basculé du côté du démocrate doivent certifier leurs résultats.

Le milliardaire a appelé dimanche le parti républicain à "se battre" pour ne pas laisser les démocrates "détruire les preuves" de cette fraude présumée.

«Accusations hypothétiques»

La veille, il avait subi un nouveau revers en Pennsylvanie, l'un des Etats-clés de cette élection, où un juge a fermement rejeté les allégations de fraude.

La décision de ce magistrat ouvre la voie à la certification de la victoire de M. Biden en Pennsylvanie, ce qui doit se produire lundi.

Sévère, le juge Matthew Brann a estimé que l'équipe de M. Trump avait présenté «des arguments juridiques sans fondement et des accusations hypothétiques» dans sa plainte concernant le vote par correspondance en Pennsylvanie.

Cette décision a conduit le sénateur républicain de Pennsylvanie, Pat Toomey, à reconnaître la victoire de Joe Biden. Les avocats de M. Trump ont «épuisé toutes les options judiciaires pour contester les résultats» du scrutin dans cet Etat, a-t-il estimé.

Les républicains ont également demandé aux autorités du Michigan, gagné par M. Biden avec 155.000 voix d'avance, de reporter de 14 jours la certification des résultats prévue lundi, dénonçant des irrégularités.

Cette attitude est «nocive», a estimé dimanche Ron Klain, «mais cela ne changera pas le résultat de ce qui arrivera le 20 janvier à midi, Joe Biden deviendra le prochain président des Etats-Unis».

Au sein du parti républicain, un nombre croissant de responsables appellent le président à concéder sa défaite, ou au moins à accepter que l'équipe de transition de M. Biden travaille avec l'administration sortante.

«République bananière»

Pour l'ancien gouverneur du New Jersey Chris Christie, membre de l'équipe de transition de M. Trump en 2016, le comportement des avocats du président est «une honte nationale».

Le gouverneur républicain du Maryland Larry Hogan a même estimé sur CNN que les Etats-Unis commençaient à ressembler à «une république bananière". Et sur la même chaîne, l'ancien conseiller à la sécurité nationale du président, John Bolton, a comparé les recours judiciaires à "lancer des pierres sur les fenêtres».

«Les gens n'ont pas à dire que ce que fait M. Trump est une honte, juste que c'est mal, j'en serais satisfait», a-t-il ajouté.

Le sénateur du Dakota du Nord, Kevin Cramer, a lui défendu l'insistance du président à s'assurer de l'équité du scrutin, tout en ajoutant sur NBC qu'il était «plus que temps de commencer la transition».

Et l'élu de Californie Devin Nunes, un ardent partisan du président, a semblé reconnaître Joe Biden en vainqueur.

«Voilà un gars qui se rapproche tant bien que mal de la présidence, le premier à avoir réussi sa campagne depuis sa cave sans vraiment être sorti et avoir rencontré des gens», a-t-il commenté en parlant de l'ancien vice-président de 78 ans, qui a fait une campagne largement virtuelle à cause de la pandémie de coronavirus.

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