Birmanie La junte militaire libère plus de 23'000 détenus

ATS

12.2.2021 - 09:14

Les militaires au pouvoir en Birmanie depuis le coup d'Etat du 1er février ont ordonné la libération de plus de 23'000 prisonniers vendredi, après avoir procédé ces derniers jours à des arrestations visant des proches de la cheffe déchue du gouvernement Aung San Suu Kyi et des responsables électoraux.

L'armée birmane a procédé à des centaines d'arrestations ces derniers jours (archives).
L'armée birmane a procédé à des centaines d'arrestations ces derniers jours (archives).
ATS

Les amnisties massives de prisonniers afin de vider les établissements surpeuplés sont courantes et généralement effectuées lors de dates importantes du calendrier birman. Ce vendredi est un jour férié dans le pays.

«Le Conseil d'administration de l'Etat (...) a levé la punition de 23.314 prisonniers détenus dans les prisons, centres de détention et camps», est-il annoncé dans les colonnes de l'organe d'Etat Global New Light of Myanmar, en utilisant le terme officiel pour désigner le gouvernement militaire birman.

Un autre encart indique que 55 prisonniers étrangers seraient également libérés.

Les deux ordres ont été signés par le chef de la junte, le général en chef de l'armée Min Aung Hlaing.

Aucun autre détail sur les prisonniers libérés n'a été donné dans l'annonce.

«Détourner l'attention»

Ming Yu Hah, d'Amnesty International, a qualifié l'amnistie de «spectacle parallèle destiné à détourner l'attention des atteintes quotidiennes commises par les autorités militaires contre les droits humains».

«Cela ne devrait que souligner le fait que l'armée a jeté des centaines de personnes en prison depuis le début du coup d'État pour avoir contesté pacifiquement le régime», a-t-elle déclaré.

Depuis le coup d'Etat, plus de 250 personnes ont été arrêtées par le nouveau régime, selon une ONG de défense des prisonniers politiques. L'ONU, elle, évoque même plus de 350 arrestations.

Parmi elles se trouve notamment Sean Turnell, un citoyen australien, conseiller économique du gouvernement déchu d'Aung San Suu Kyi.

Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) – dont le siège de Rangoun a été victime d'une intrusion de nuit par des hommes en uniforme cette semaine – a également confirmé l'arrestation de responsables de la commission électorale jeudi.

Aung San Suu Kyi et d'autres personnalités politiques de premier plan ont été arrêtées lors d'opérations menées à l'aube du 1er février par l'armée, qui affirme que les élections de novembre dernier remportées haut la main par la NLD, ont été entachées de nombreuses fraudes.

La prix Nobel de la paix n'a pas été vue en public depuis, assignée à résidence, mais selon des responsables de son parti, l'ex-cheffe de facto du gouvernement birman est en «bonne santé».

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