Troupes épuisées Bombardiers russes en approche : alerte aérienne générale en Ukraine

ATS

11.11.2024 - 07:49

Des alertes aériennes ont été déclenchées dans presque toute l'Ukraine lundi matin en raison du décollage d'un grand nombre de bombardiers russes, après une série de frappes qui ont fait au moins six morts dans la nuit dans le sud du pays.

Les Tu-95 sont des bombardiers à long rayon d'action développés sous l'Union soviétique.
Les Tu-95 sont des bombardiers à long rayon d'action développés sous l'Union soviétique.
IMAGO/Pond5 Images

«Attention! Danger de missiles dans toute l'Ukraine! Décollage de MiG-31K», a écrit l'armée de l'air ukrainienne dans un message sur Telegram. Elle a également annoncé que huit bombardiers stratégiques Tupolev Tu-95 se dirigeaient vers l'Ukraine.

Les Tu-95 sont des bombardiers à long rayon d'action développés sous l'Union soviétique et pouvant emporter des missiles de croisière. Le MiG-31 est un avion d'interception et d'attaque, souvent utilisé pour accompagner les bombardiers stratégiques.

Dans le courant de la nuit, au moins six personnes ont été tuées et une vingtaine d'autres blessées dans des attaques russes à Mykolaïv et Zaporijjia, dans le sud du pays, selon les autorités locales.

«Des incendies se sont déclarés dans des immeubles résidentiels de la ville et tous les services d'urgence sont sur le terrain», a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région de Mykolaïv, Vitaly Kim, faisant état de cinq morts et d'un blessé.

«Les Russes ont à nouveau attaqué notre ville avec des drones», avait déclaré auparavant le maire de Mykolaïv, Oleksandre Senkevitch, également sur Telegram.

Mykolaïv et Zaporijjia visées

Mykolaïv, située à un peu plus de 50 km du fleuve Dniepr qui constitue la ligne de front entre les armées ukrainienne et russe dans cette zone, avait jusqu'ici été relativement épargnée par les attaques des forces de Moscou depuis la reprise par Kiev de la grande ville voisine de Kherson en novembre 2022.

Dans la ville de Zaporijjia, fréquemment visée par les forces russes, des frappes aériennes ont fait un mort et 21 blessés dans la nuit de dimanche à lundi, selon le gouverneur régional Ivan Fedorov. Côté russe, le ministère de la Défense a annoncé avoir intercepté quatre drones ukrainiens dans la région de Voronej, frontalière de l'Ukraine.

La nuit précédente, les deux camps avaient mené des attaques de drones d'une ampleur inédite. Le ministère russe de la Défense avait affirmé avoir neutralisé dimanche matin 34 drones dans la région de Moscou, un record dans le secteur de la capitale russe depuis le début du conflit en 2022. Selon cette source, 36 autres drones ukrainiens ont été abattus dans deux régions limitrophes de Moscou et dans trois autres frontalières de l'Ukraine.

Selon le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov, une femme de 52 ans a été blessée par des éclats, brûlée au visage, au cou et aux mains, et deux maisons ont été incendiées.

Cette opération dans la banlieue de Moscou intervient quatre jours après une attaque massive de drones russes sur la capitale ukrainienne, visée quasiment quotidiennement depuis un mois.

Troupes épuisées

Dans la nuit de samedi à dimanche, une nouvelle attaque «record» de 145 drones russes a visé l'Ukraine, a dénoncé sur X le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L'armée de l'air ukrainienne a indiqué que 62 de ces drones avaient été neutralisés.

Sur le front, les troupes ukrainiennes sont en voie d'épuisement, souffrant de leur infériorité en armement et en personnel, et reculant sur de multiples secteurs dans l'est de l'Ukraine, où les troupes russes progressent plus rapidement ces dernières semaines.

Par ailleurs, des milliers de soldats nord-coréens sont, selon Kiev et les Occidentaux, déployés dans la région russe de Koursk, où l'armée ukrainienne contrôle quelques centaines de kilomètres carrés depuis son opération surprise lancée le 6 août. Kiev assure qu'ils ont déjà été engagés dans des combats.

Les Occidentaux refusent toutefois d'autoriser Kiev à frapper en profondeur le territoire russe avec les armes qu'ils fournissent et d'abattre les engins russes visant les villes ukrainiennes, par crainte d'une escalade.

Selon le Washington Post, le président élu américain Donald Trump s'est entretenu jeudi dernier avec le président russe Vladimir Poutine, et lui a demandé de ne pas provoquer d'escalade en Ukraine.

Un porte-parole de l'équipe de transition du président américain élu a indiqué dans un communiqué à l'AFP ne pas «commenter les appels privés entre le président Trump et d'autres dirigeants».

Donald Trump, qui fera son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, a régulièrement affirmé pouvoir mettre fin à la guerre en Ukraine «en un jour», sans jamais détailler comment il ferait.