AfghanistanCassis veut des «objectifs réalistes et concrets» sur l'Afghanistan
sn, ats
24.11.2020 - 10:55
La Suisse veut des «objectifs réalistes et concrets» sur l'Afghanistan. Au début d'une réunion hybride de donateurs depuis Genève, Ignazio Cassis a demandé mardi une discussion «franche». Le président afghan Ashraf Ghani a lui appelé à un cessez-le-feu immédiat.
«L'objectif n'est pas seulement de mobiliser un soutien financier mais aussi de discuter de la voie à suivre pour l'avenir», a affirmé le conseiller fédéral au début la rencontre. «Le peuple afghan aspire» à la paix, a-t-il insisté. M. Cassis doit annoncer en début d'après-midi la contribution suisse pour les quatre prochaines années.
M. Ghani a demandé un moment de silence pour les victimes de dizaines d'années de violences dans son pays. La réunion constitue un «hommage» à ces personnes, alors que des pourparlers de paix se poursuivent, a-t-il affirmé. Mais ceux-ci, menés au Qatar entre le gouvernement et les talibans, stagnent, et les violences sont encore régulières.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé à «redoubler d'efforts vers un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel». Un appel relayé également par les chefs de la diplomatie finlandaise Pekka Haavisto, qui copréside la réunion avec l'ONU et l'Afghanistan, et européenne Josep Borell, avant d'être aussi relayé par M. Ghani.
M. Guterres s'est dit inquiet pour la situation humanitaire dans ce pays, qui pourrait encore se détériorer cet hiver en cas d'explosion de cas de Covid, alors même que les système de santé et économique sont déjà fragilisés. «L'Afghanistan a besoin de notre soutien plus que jamais», a insisté M. Haavisto, que M. Cassis a rencontré lundi soir. «Un moment critique» pour le pays, selon son chef de la diplomatie Mohammad Haneef Atmar.
Discours de Pompeo prévu
Environ 70 pays sont réunis, comme tous les quatre ans, mais cette fois-ci en ligne à l'exception des coprésidents et du conseiller fédéral, pour annoncer leur aide à l'Afghanistan jusqu'en 2024.
Condition de ces enveloppes, le gouvernement s'engage formellement à préserver les avancées sur les droits humains, notamment l'émancipation des femmes, et faire mieux contre la corruption. «Le moment n'est pas venu de partir», affirme la représentante spéciale de M. Guterres en Afghanistan aux acteurs internationaux.
Il y a quelques jours, le Haut-commissaire de l'ONU aux réfugiés Filippo Grandi avait alerté sur l'importance des discussions au Qatar pour éviter un désastre en pleine pandémie. Lundi, il a demandé de ne «pas oublier» ce pays.
La réunion est organisée aussi quelques jours après l'annonce de Donald Trump d'un retrait de milliers de soldats américains de ce pays. Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo doit s'exprimer dans l'après-midi.