EspagneCatalogne: juges embarrassés par des fuites
ATS
12.10.2019 - 23:55
Le président de la salle de la Cour suprême qui juge 12 indépendantistes catalans, en Espagne, a assuré samedi que la Cour n'avait pas rendu sa décision alors que la presse en publiait ce qu'elle présentait comme le contenu.
La plupart des médias espagnols – emboîtant le pas au plus lu d'entre eux, El Pais – affirment que les sept juges ont décidé à l'unanimité de condamner neuf des prévenus pour le délit de «sédition» et ont écarté le chef d'accusation de «rébellion», qui suppose le recours à la violence et entraîne des peines plus graves. Tous citent des sources judiciaires anonymes.
L'arrêt de la Cour ne doit être communiqué qu'en début de semaine. Les douze dirigeants indépendantistes avaient comparu devant la Cour, de février à juin, pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne d'octobre 2017.
«Une sentence n'est pas finale jusqu'à ce qu'elle soit signée par le dernier magistrat», a dit le juge Manuel Marchena, à quelques journalistes en marge d'une réception pour la fête nationale à Madrid. Des sources judiciaires ont confirmé à l'AFP que l'arrêt de la Cour n'était pas encore finalisé.
«Manque de respect»
La défense de trois des prévenus – le président de l'association indépendantiste ANC au moment des faits, Jordi Sanchez, et deux anciens «ministres» régionaux – a exprimé «sa totale stupéfaction face à cette supposée fuite de la sentence», qui «apparemment établit la sédition» et «des peines très lourdes de plus de dix ans de prison pour certains».
Si «la véracité» de cette fuite était confirmée, elle constituerait «une atteinte flagrante au secret des délibérations», a insisté dans un communiqué la défense de ces trois prévenus, qui envisage de dénoncer cela devant le Conseil général du pouvoir judiciaire.
Sur son compte Twitter, l'ancien président catalan Carles Puigdemont – exilé en Belgique après la tentative de sécession d'octobre 2017 – a déploré ce qu'il a appelé «un festival de fuites qui n'a pu avoir qu'une origine: le tribunal lui-même», y voyant «un manque de respect» et «une violation des droits» des prévenus.
Extrait du discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne le 26 avril 2024.
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