Réunification de Chypre Les Turcs campent sur leur approche de deux Etats

sn, ats

28.4.2021 - 15:27

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Tous les acteurs liés à la situation de Chypre se sont réunis en plénière à Genève autour du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Les Chypriotes turcs et la Turquie ont défendu mercredi matin leur volonté d'avoir 2 Etats séparés sur l'île divisée depuis 1974.

Les Chypriotes turcs et leur allié turc ne veulent plus d'un Etat fédéral pour Chypre (archives).
Les Chypriotes turcs et leur allié turc ne veulent plus d'un Etat fédéral pour Chypre (archives).
ATS

«Nous avons continué d'expliquer notre approche en vue de deux Etats égaux», a affirmé sur les réseaux sociaux le président chypriote turc, reconnu seulement par Ankara, Ersin Tatar.

De son côté, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a dit avoir défendu son allié, montrant «pourquoi une solution fédérale n'est pas possible». «Une solution équitable, permanente et durable» peut seulement être atteinte en prenant en considération la division de l'île depuis près de 50 ans, selon lui.

Autour de M. Guterres se trouvaient le président chypriote grec Nicos Anastasiades, reconnu par la communauté internationale, et M. Tatar, nationaliste élu en octobre dernier en militant pour deux Etats. Face à eux, les chefs de la diplomatie des puissances garantes de la sécurité de Chypre depuis 1960, M. Cavusoglu et ses homologues grec Nikos Dendias et britannique Dominic Raab.

Avant même le début mardi à Genève de la réunion informelle prévue jusqu'à jeudi pour tenter de lancer de premiers pourparlers formels depuis 2017, Nicosie et son allié grec avaient estimé que les discussions de cette semaine étaient importantes pour l'île. Ils avaient clairement rejeté tout cadre qui s'éloignerait d'un Etat fédéral, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Appel à un Etat fédéral

Selon des médias chypriotes grecs, M. Guterres aurait expliqué mardi après-midi à M. Tatar que le scénario de deux Etats ne faisait pas partie de son mandat. Et que celui-ci ne pourrait être discuté. «Chacun connaît le mandat existant de l'ONU», a dit à Keystone-ATS une source de la délégation chypriote turque. Elle a ajouté que la réunion entre le secrétaire général et M. Tatar était «très positive».



Au total, selon un récent sondage, plus de quatre Chypriotes turcs sur cinq souhaitent cette séparation, qui serait aussi tolérée par un peu plus d'un quart des habitants de la partie grecque au sud de l'île. Samedi, des centaines de personnes des deux côtés ont manifesté. Elles ont appelé à ne pas renoncer à une réunification qui garantirait les droits des deux communautés dans l'île divisée depuis 1974 après une invasion turque dans le nord en réaction à un coup d'Etat.

L'une des principales difficultés entre les deux parties reste la question des dizaines de milliers de soldats turcs présents dans le nord. Les Chypriotes turcs et leur allié turc souhaitent le maintien d'au moins une partie de ce dispositif.

Les Chypriotes grecs demandent eux l'arrêt du droit des trois «garants» d'intervenir militairement en cas de problème de sécurité important. Cet appel a été relayé également par Londres, qui n'a pas caché son souhait de renoncer à son statut, et par la Grèce.