Crash d’un avion russe «Nous avons affaire à un crime prémédité et bien pensé»

ATS

26.1.2024 - 01:10

Russie et Ukraine se sont rejeté la responsabilité jeudi devant le Conseil de sécurité après le crash d'un avion militaire russe près de la frontière ukrainienne. La Russie accuse Kiev d'avoir abattu l'appareil qui, dit-elle, transportait 65 prisonniers ukrainiens.

Moscou accuse Kiev d'avoir sciemment abattu l'appareil, un avion de transport russe Il-76, qui s'est écrasé près de Belgorod.
Moscou accuse Kiev d'avoir sciemment abattu l'appareil, un avion de transport russe Il-76, qui s'est écrasé près de Belgorod.
IMAGO/ITAR-TASS/ Sipa USA

Keystone-SDA

«Toutes les informations que nous avons aujourd'hui montrent que nous avons affaire à un crime prémédité et bien pensé», a déclaré l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU Dmitry Polyanskiy, dont le pays avait demandé cette réunion d'urgence.

Moscou accuse Kiev d'avoir sciemment abattu l'appareil, un Il-76, qui transportait, selon les autorités russes, 65 prisonniers ukrainiens devant être échangés. Les autorités ukrainiennes «connaissaient très bien la voie [aérienne] pour le transport des soldats vers la zone d'échange», a assuré M. Polyanskiy.

Ce n'était pas le premier échange de ce type, mais «cette fois, pour une raison inexplicable, le régime de Kiev a décidé de saboter la procédure de la façon la plus barbare», a-t-il ajouté. Il a accusé les Ukrainiens d'être «prêts à sacrifier leurs propres citoyens pour les intérêts géopolitiques des Occidentaux».

«Boucliers humains»

«L'Ukraine n'a pas été informée du nombre de véhicules, voies et moyens de transport des captifs. Cela seul pourrait représenter un acte intentionnel de la Russie pour mettre en danger la vie et la sécurité des prisonniers», a répondu l'ambassadrice ukrainienne adjointe Khrystyna Hayovyshyn.

Les prisonniers russes «ont été transférés vers le lieu décidé et attendaient en toute sécurité pour l'échange. Les Russes étaient supposés assurer le même niveau de sécurité pour les soldats ukrainiens capturés», a-t-elle insisté.

«Si les informations indiquant que des prisonniers de guerre ukrainiens étaient à bord étaient confirmées, cela serait une nouvelle violation flagrante du droit humanitaire international par la Russie, avec le premier cas d'utilisation dans les airs de boucliers humains pour couvrir le transport de missiles», a-t-elle assuré.

Les alliés de l'Ukraine ont de leur côté insisté devant le Conseil de sécurité sur le fait que sans invasion de l'Ukraine par la Russie, rien ne serait arrivé. «La Russie tente de façon répétée de déplacer les responsabilités pour les tragédies de cette guerre choisie et insensée, comme si elle était la victime et pas l'agresseur», a lancé l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood.

«Au lieu de convoquer des réunions pour chercher à inverser l'ordre des responsabilités, [la Russie] devrait agir [...] et retirer ses troupes du territoire ukrainien», a plaidé l'ambassadeur français Nicolas de Rivière, notant toutefois qu'il était «important de faire toute la lumière sur ces événements».