Irak Des milliers d'Irakiens dans la rue

ATS

17.11.2019 - 22:02

Ce mouvement de contestation inédit a débuté le 1er octobre et a été émaillé de violences qui ont fait au moins 330 morts et près de 15'000 blessés, en majorité des manifestants.
Ce mouvement de contestation inédit a débuté le 1er octobre et a été émaillé de violences qui ont fait au moins 330 morts et près de 15'000 blessés, en majorité des manifestants.
Source: Keystone/AP/KHALID MOHAMMED

Des milliers d'Irakiens ont envahi dimanche les rues à travers le pays. Ils répondaient à un appel à la grève générale en soutien aux manifestants qui réclament un changement de régime depuis plusieurs semaines.

Ce mouvement de contestation inédit a débuté le 1er octobre et a été émaillé de violences qui ont fait au moins 330 morts et près de 15'000 blessés, en majorité des manifestants. A Bagdad, les manifestants ont élargi leur sit-in de la place Tahrir au pont Al-Ahrar plus au nord. Avec les ponts Al-Joumhouriyah et Senek, les manifestants occupent des sections de trois ponts de la capitale.

Les protestataires ont été confrontés à des tirs nourris et des tirs de lacrymogènes en avançant vers le pont Al-Ahrar, ont indiqué des témoins. Un manifestant a été tué après avoir été blessé par une grenade lacrymogène et 40 autres ont été blessés, selon une source médicale. Une autre personne a été blessée tard dimanche par le tir d'une roquette dans une rue commerçante sur la rive orientale du Tigre, à Bagdad, ont indiqué les services de sécurité.

Depuis plus de trois semaines, des manifestants sont rassemblés place Tahrir à Bagdad, réclamant le départ de la classe politique jugée corrompue et incompétente. Ils ont également campé sur quatre ponts sur le Tigre, reliant l'est de Bagdad à l'ouest où se trouve la Zone verte abritant des bâtiments gouvernementaux et des ambassades étrangères.

Routes coupées

Mais il y a deux semaines, les forces de sécurité ont chassé les manifestants de trois de ces ponts et des secteurs avoisinants, les obligeant à se replier sur Tahrir et le pont Al-Joumhouriya. Samedi matin, des unités des forces de l'ordre se sont retirées de certains de ces secteurs, théâtres de heurts avec les manifestants ces derniers jours. Une foule de manifestants a alors repris son sit-in à l'entrée du pont Senek.

A Bassora, au sud, les manifestants ont coupé des routes en brûlant des pneus tout comme à l'extérieur de la ville de Nassiriya, tandis qu'à Hillah, au sud de Bagdad, étudiants et militants se sont rassemblés devant le siège du Conseil provincial. A Kout, Najaf, Diwaniya et Nassiriya (sud), écoles et bureaux du gouvernement sont restés fermés, et les rues étaient peu à peu envahies par la foule.

Le gouvernement a proposé ces dernières semaines une liste de réformes, que les manifestants ont jugée insuffisantes. L'Irak est le 12e pays le plus corrompu au monde selon Transparency International. «Ces réformes ne sont que de l'opium pour le peuple, ni plus ni moins», a lancé un manifestant.

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