Face à l'élan démocrate Trump souhaite finalement débattre avec Kamala Harris... 3 fois!

ATS

8.8.2024 - 23:23

Donald Trump a proposé jeudi à sa rivale Kamala Harris trois débats télévisés en septembre, dont un confirmé. Il tente ainsi de reprendre la main dans la campagne électorale, au moment où la vice-présidente surfe sur une vague d'enthousiasme en sillonnant plusieurs Etats clés.

Trump a passé une bonne partie de sa conférence de presse à contester avec virulence «l'enthousiasme» provoqué par l'entrée en lice de Mme Harris.
Trump a passé une bonne partie de sa conférence de presse à contester avec virulence «l'enthousiasme» provoqué par l'entrée en lice de Mme Harris.
KEYSTONE

Lors d'une rare conférence de presse depuis sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride, l'ancien président républicain a aussi promis une «passation pacifique» du pouvoir, à condition que l'élection du 5 novembre soit «honnête».

Pour tenter de se replacer dans la course face à l'élan de Kamala Harris, Donald Trump a proposé à sa rivale trois débats télévisés en septembre sur Fox News, ABC et NBC. Les deux candidats ont «tous les deux confirmé qu'ils participeront au débat sur ABC» le 10 septembre, a déclaré la chaîne sur X. Les deux autres duels devront encore être confirmés les 4 et 25 septembre.

Piqué au vif

Mais l'homme d'affaires de 78 ans a passé une bonne partie de sa conférence de presse à contester avec virulence «l'enthousiasme» provoqué par l'entrée en lice de Mme Harris qui tient depuis mardi plusieurs meetings avec son tout nouveau colistier Tim Walz.

«Oh, arrêtez! J'avais 107'000 personnes dans le New Jersey (...) Combien en avait-elle hier (dans le Wisconsin)? 2000 personnes (...) J'ai eu récemment 25'000 personnes dans le Michigan», a rétorqué M. Trump, piqué au vif.

Les démocrates «parlent d'enthousiasme. Je vous dis que l'enthousiasme est au Parti républicain et avec moi comme candidat», a-t-il assuré.

Répondre à dynamique démocrate

Le tempétueux tribun peine à répondre à la dynamique du «ticket» démocrate entre Mme Harris, 59 ans, et M. Walz, le gouverneur du Minnesota de 60 ans, qui étaient mardi et mercredi dans les Etats pivots qui peuvent décider du sort de la présidentielle: Pennsylvanie, Wisconsin, Michigan.

A l'inverse, M. Trump n'a pas encore tenu de rassemblement cette semaine. Cette conférence de presse était sa première apparition publique depuis que Mme Harris a choisi M. Walz.

Passation pacifique du pouvoir

Quant au président Joe Biden, qui a renoncé le 21 juillet à briguer un second mandat, il s'est inquiété que celui qu'il a battu en 2020 conteste aussi le résultat du 5 novembre en cas de défaite, selon l'extrait mercredi soir d'une interview qui sera diffusée dimanche sur CBS.

«Bien sûr qu'il y aura une passation pacifique (du pouvoir), comme ce fut le cas la dernière fois. (...) J'espère juste que nous aurons des élections honnêtes», a répondu l'ancien locataire de la Maison Blanche, sans mentionner l'assaut du Capitole par ses partisans le 6 janvier 2021.

M. Trump doit retrouver les estrades et ses partisans vendredi dans le Montana, un Etat acquis à la cause républicaine et ne faisant pas partie de ceux susceptibles de faire basculer le résultat national.

Un mot à dire sur la Fed

Donald Trump a par ailleurs estimé que «le président devrait avoir son mot à dire» sur la politique monétaire américaine, normalement du ressort de la banque centrale (Fed).

«C'est mon avis profond. Je pense que dans mon cas, moi qui ai fait beaucoup d'argent, j'ai eu beaucoup de réussite, je pense que j'ai un meilleur instinct que, le plus souvent, les gens qui sont à la Fed ou son président», a-t-il dit.

Dans la majorité des grands économies mondiales, la banque centrale décide de la politique monétaire en tout indépendance afin, selon les théories économiques, de la protéger des interférences du pouvoir politique, dont les priorités peuvent différer. Une approche que M. Trump a regretté à de multiples reprises, ajoutant jeudi que la Fed «se trompe très souvent».

Bons sondages pour Harris

Mme Harris a mis en garde mercredi soir contre une victoire de son adversaire, qui avait lui-même ironisé sur le fait d'être dictateur «pour un jour» s'il est élu. Jeudi, le tandem démocrate était dans le Michigan, avant l'Arizona et le Nevada vendredi et samedi.

Un nouveau clip de campagne visant la minorité hispanique, importante dans ces deux Etats du sud, souligne que Kamala Harris, née d'une mère indienne, a été «élevée par une mère migrante».

Pour Kamala Harris, l'enjeu est de tenir la distance durant trois mois. Dans les sondages, elle a réussi à combler l'avance qu'avait Donald Trump sur Joe Biden. Une enquête d'opinion publiée par la Marquette Law School donne même la vice-présidente en tête, récoltant 52% des intentions de vote contre 48% pour son adversaire.