Le second tour des municipales françaises de dimanche a été marqué par une forte poussée écologiste dans plusieurs grandes villes et la prise de Perpignan par l'extrême droite. Le premier ministre Edouard Philippe a été réélu au Havre.
De Lyon à Strasbourg en passant par Bordeaux, les grandes villes se sont donc parées de vert dimanche soir, à l'issue d'un second tour qui a confirmé, et même amplifié, les espoirs des écologistes nés lors du 1er tour le 15 mars.
A Paris, où l'incertitude était faible, la sortante Anne Hidalgo (PS) alliée aux écologistes, a largement devancé ses concurrentes, la candidate de droite Rachida Dati et l'ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn. Mme Hidalgo avait endossé un programme résolument écolo.
Cette déferlante verte devrait amener Emmanuel Macron à intervenir dès lundi matin en recevant à l'Elysée les membres de la Convention citoyenne sur le climat à qui il entend apporter des «réponses fortes» et «à la hauteur des enjeux et des attentes», fait savoir l'Elysée à l'AFP.
La participation est restée faible pour ces élections municipales.
Le Premier ministre Edouard Philippe a été conforteblement réélu dans son fief du Havre avec 59% des voix.
La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a été réélue.
Le candidat d'extrême droite Louis Aliot s'est imposé à Perpignan.
France: poussée verte et RN aux municipales
La participation est restée faible pour ces élections municipales.
Le Premier ministre Edouard Philippe a été conforteblement réélu dans son fief du Havre avec 59% des voix.
La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a été réélue.
Le candidat d'extrême droite Louis Aliot s'est imposé à Perpignan.
Les grandes villes passent au vert
Le chef de l'Etat devrait de manière générale préciser, dans les jours qui viennent, son intention affichée de «se réinventer» pour les deux dernières années de son mandat. Mais les résultats de dimanche rendent la thématique écologiste incontournable.
Les Verts ont même fait coup double à Lyon: Bruno Bernard s'y est adjugé la métropole, siège du véritable pouvoir, et Grégory Doucet la ville.
La situation est plus confuse à Marseille où la candidate écologiste Michèle Rubirola, à la tête d'une coalition de gauche, a revendiqué une «victoire relative», estimant que «la droite n'est plus en mesure de gouverner» la ville. Mais la candidate de droite Martine Vassal a refusé de reconnaître sa défaite, assurant qu'il n'y avait à ce stade «pas de majorité à Marseille».
Les Verts ont également pu revendiquer la victoire à Strasbourg et à Bordeaux. Dans la capitale nordiste en revanche, la maire sortante PS Martine Aubry a fini par l'emporter d'un cheveu face au candidat vert.
D'autres grandes villes – Besançon, Tours, Poitiers, Annecy – sont tombées dans l'escarcelle des Verts, qui ont longtemps servi de force d'appoint mais s'affirment comme les premiers à gauche avant les prochaines échéances électorales. A Grenoble, l'écologiste Eric Piolle, à la tête d'une large coalition de gauche, a annoncé sa réélection avec plus de 50% des voix.
Philippe renforcé ?
Le Premier ministre Edouard Philippe sort lui aussi renforcé après sa confortable réélection dans son fief du Havre, avec près de 59% des voix.
Fort de son succès, M. Philippe pourrait-il être conforté dans son poste alors que se profile un important remaniement gouvernemental ? Ou bien pâtir d'un hypothétique virage écologiste au sommet ?
Selon une enquête Harris interactive pour TF1, LCI et RTL dimanche soir, une majorité de Français (55%) souhaite qu'il reste Premier ministre et ils sont 59% à vouloir des ministres écologistes dans le gouvernement en cas de remaniement.
Trois mois après un premier tour déjà bouleversé par la crise du coronavirus, ce second round a aussi été marqué par un taux de participation en berne, entre 40% et 41% selon les estimations, contre 62,1% en 2014.
Cette désaffection des urnes sonne comme «une forme d'insurrection froide», selon le chef insoumis (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon. Elle a suscité la «préoccupation» d'Emmanuel Macron, pour qui cette abstention n'est «pas une très bonne nouvelle», selon l'Elysée.
Extrême droite à Perpignan
Principal adversaire d'Emmanuel Macron au plan national, le Rassemblement national a remporté Perpignan. L'ex-compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, redonne ainsi au parti le contrôle de sa première ville de plus de 100'000 habitants depuis 1995 et Toulon. Le parti a également remporté Bruay-la-Bussière (Pas-de-Calais) et Moissac (Tarn-et-Garonne).
«Ce n'est pas seulement d'ailleurs une victoire symbolique, c'est un vrai déclic, parce que nous allons aussi pouvoir démontrer que nous sommes capables de gérer de grandes collectivités», s'est réjouie Mme Le Pen.
Très affaiblis au plan national, le Parti socialiste et Les Républicains (droite «traditionnelle») comptaient sur ces élections pour se refaire une santé localement. Le PS a donc conservé Paris, Lille, Rennes, Nantes, Le Mans, Clermont-Ferrand, Dijon et a ravi Nancy, Montpellier et Saint-Denis, fief du parti communiste.
Les Républicains ont quant à eux confirmé leur implantation en remportant dès le premier tour bon nombre des villes de plus de 9000 habitants qu'ils contrôlaient. Dimanche, ils ont conservé Toulouse et Nice.
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