Brésil Insultes, jurons et dérapages de Bolsonaro

ATS

23.5.2020 - 03:22

Malgré la propagation du coronavirus au Brésil, Jair Bolsonaro continue de minimiser la pandémie (archives).
Malgré la propagation du coronavirus au Brésil, Jair Bolsonaro continue de minimiser la pandémie (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Andre Borges

Un juge de la cour suprême du Brésil a diffusé vendredi la vidéo d'une réunion au cours de laquelle le président Jair Bolsonaro et ses ministres multiplient les insultes, jurons et dérapages. La rencontre a eu lieu dans le cadre d'une enquête visant le chef de l'État.

La vidéo officielle de la réunion ministérielle du 22 avril, censée être confidentielle, a été remise par le gouvernement à la justice. Le juge a décidé de rendre publique cette pièce à conviction clé de l'enquête visant à établir si le président d'extrême droite a tenté d'interférer illégalement dans des enquêtes policières visant certains de ses proches.

Ces accusations ont été formulées par l'ex-ministre de la justice, Sergio Moro, ancien juge anticorruption très populaire qui a démissionné avec fracas il y a un mois, après le limogeage du chef de la police fédérale, un des principaux organes d'investigations du Brésil. Sa démission a eu lieu deux jours après la réunion à laquelle il assistait.

Lors de cette réunion, dont les images tournent en boucle sur les chaînes de télévision brésiliennes, on peut notamment voir Jair Bolsonaro se plaindre de ne pas obtenir d'informations de la police fédérale. À un autre moment, il lance: «Je ne veux pas attendre que ma famille se fasse niquer» pour changer les chefs de la «sécurité» à Rio de Janeiro.

«Armer la population»

Sachant que la vidéo pourrait être diffusée, le président avait lui-même affirmé la semaine dernière qu'il faisait allusion à la sûreté de ses proches, et non aux forces de l'ordre comme la police fédérale.

Mais la vidéo est également truffée de dérapages du chef de l'État sur d'autres sujets. Il affirme par exemple qu'il souhaite «armer la population» pour éviter une «dictature».

«C'est facile d'imposer une dictature. Un connard de maire prend une saloperie de décret et confine les gens chez eux. S'ils étaient armés, ils iraient dans la rue», déclare-t-il. Il faisait aux mesures de confinement prises par les gouverneurs de la plupart des États pour tenter d'endiguer la pandémie de coronavirus, qui a déjà fait plus de 20'000 morts au Brésil.

Le ministre de l'éducation, Abraham Weintraub, s'attaque quant à lui à la cour suprême: «Si cela ne tenait qu'à moi, je jetterais tous ces connards en prison, en commençant par ceux de la cour suprême».

Le ministre de l'environnement, Ricardo Salles, veut, lui, profiter de l'«opportunité du fait que la presse soit focalisée sur le coronavirus» pour «passer des réformes et assouplir les règles» liées notamment à la préservation de l'Amazonie.

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