Affaire Khashoggi Jamal Khashoggi: «Je ne peux pas respirer»

ATS

10.12.2018 - 05:20

Jamal Khashoggi écrivait des articles d'opinion pour le Washington Post. Il a été tué le 2 octobre peu après être entré au consulat saoudien. (archives)
Jamal Khashoggi écrivait des articles d'opinion pour le Washington Post. Il a été tué le 2 octobre peu après être entré au consulat saoudien. (archives)
Keystone

Les derniers mots de Jamal Khashoggi, le Saoudien tué le 2 octobre à Istanbul, ont été «Je ne peux pas respirer», a affirmé dimanche CNN. La chaîne américaine cite une source qui dit avoir lu la transcription d'un enregistrement audio du meurtre.

Selon cette source, dont CNN ne précise pas l'identité, la transcription montre que le meurtre du journaliste saoudien était prémédité et que plusieurs appels téléphoniques ont été faits pendant le meurtre pour décrire le déroulement de l'opération, effectuée au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. D'après CNN, des responsables turcs estiment que ces appels téléphoniques étaient adressés à de hauts responsables saoudiens à Ryad.

Jamal Khashoggi, un membre de l'élite saoudienne devenu critique envers le prince héritier Mohammed ben Salmane, s'était installé aux Etats-Unis et écrivait des articles d'opinion pour le Washington Post. Il a été tué le 2 octobre peu après être entré au consulat saoudien.

Selon la chaine américaine, la transcription comporte des descriptions d'une lutte de Khashoggi contre ses meurtriers et fait état de sons enregistrés sur la bande alors que le corps du dissident "était démembré par une scie". La transcription originale a été effectuée par les services de renseignement turcs.

CNN indique que sa source a lu une version traduite de cette transcription et a été informée de l'enquête menée par les autorités turques sur la mort du journaliste.

Quinze Saoudiens

Par ailleurs, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a annoncé dimanche que Ryad refuse d'extrader vers la Turquie des personnes suspectées d'être impliquées dans l'assassinat de Khashoggi. "Nous n'extradons pas nos citoyens", a déclaré M. Jubeir lors d'une conférence de presse à Ryad.

La Turquie avait demandé mercredi l'arrestation de deux proches du prince héritier Mohammed ben Salmane dans le cadre de l'enquête sur ce meurtre. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé plusieurs fois l'Arabie saoudite à extrader les suspects dans cette affaire.

Selon la Turquie, une équipe de quinze Saoudiens a été envoyée à Istanbul pour tuer Khashoggi. Ryad déclare pour sa part qu'il s'agit d'une opération non décidée par les autorités et qui a mal tourné.

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