France Jean-Marie Le Pen convoqué devant un tribunal pour détention d'armes

AFP

10.4.2019 - 23:29

Jean-Marie Le Pen chez lui à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine le 9 janvier 2019
Jean-Marie Le Pen chez lui à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine le 9 janvier 2019
Source: AFP/Archives

L'eurodéputé RN Jean-Marie Le Pen est convoqué jeudi devant le tribunal de Nanterre pour répondre de détention d'armes, retrouvées à son domicile et chez son épouse Jany en 2015, a indiqué son avocat à l'AFP, confirmant une information du Parisien.

Le cofondateur et ex-président du Front national est poursuivi pour avoir détenu illégalement «un fusil de chasse, un revolver calibre 22 et un petit pistolet de collection», ainsi que des munitions, a précisé Me Frédéric Joachim.

Le Parisien évoque également un lanceur de balles de défense ou encore «deux pistolets semi-automatiques».

Me Joachim souligne que l'ancien dirigeant frontiste avait une autorisation de port d'arme concernant le revolver, arme qui lui avait d'ailleurs été «restituée par la suite».

Quant au «fusil de chasse», il fait «partie de l'héritage de Jany Le Pen» dont l'ex-mari, décédé, était chasseur, a poursuivi l'avocat.

Fusil et revolver notamment avaient été découverts par des pompiers lors d'un incendie qui s'était déclaré au domicile de Jany Le Pen à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) le 26 janvier 2015. Les soldats du feu avaient prélevé les armes et les avaient remises à la police, relate le conseil.

«Une histoire ridicule, une histoire de cornecul»

Quant au pistolet, un «semi-automatique 9 mm» selon Le Parisien, il avait été découvert en novembre 2015 lors de perquisitions au manoir de M. Le Pen à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), dans le cadre d'une enquête pour blanchiment de fraude fiscale dirigée par le Parquet national financier. Cette arme a été «offerte» à l'ex-patron du FN «par un haut responsable des services secrets français il y a plusieurs décennies» et se trouvait «dans un coffre-fort au sous-sol de sa maison de Montretout, chargeur enlevé», assure Me Joachim.

Pour l'avocat il s'agit là d'«une histoire ridicule, une histoire de cornecul». Selon lui les enquêteurs ont «mis plus de zèle à saisir ces armes qu'à découvrir la véritable cause de l'incendie» qui a ravagé la maison de Jany Le Pen et «dont les circonstances restent à ce jour inexpliquées».

Selon Lorrain de Saint Affrique, conseiller de M. Le Pen, ce dernier ne sera pas présent à l'audience jeudi après-midi. «Il avait prévu d'y être mais il doit préparer la prochaine session parlementaire» européenne, a précisé Me Joachim.

L'ancien dirigeant était également convoqué ce jeudi par des juges envisageant sa mise en examen dans l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs au RN, mais l'eurodéputé leur a opposé en début de semaine une fin de non-recevoir, s'estimant couvert par son immunité parlementaire.

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