Présidentielle américaine Joe Biden au seuil de la Maison Blanche

ATS

6.11.2020 - 21:52

Dans la course à la Maison Blanche, l'écart entre Joe Biden et Donald Trump était tellement faible en Géorgie, que les autorités ont décidé de recompter les voix.
Dans la course à la Maison Blanche, l'écart entre Joe Biden et Donald Trump était tellement faible en Géorgie, que les autorités ont décidé de recompter les voix.
Source: KEYSTONE/AP/John Bazemore

Joe Biden était vendredi au seuil de la Maison Blanche, ayant pris la tête de la course dans l'Etat-clé de Pennsylvanie, mais Donald Trump semble déterminé à contester le verdict des urnes. Un recomptage de voix se profile en Géorgie.

Signe de la confiance régnant dans le camp démocrate, l'ancien vice-président de Barack Obama devait s'exprimer dans la soirée depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware. Une grande scène en plein air a été installée mardi, jour de l'élection

Alors qu'aucun grand média américain n'a encore désigné le vainqueur final, le camp du candidat démocrate commençait à revendiquer la victoire. La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a jugé «évident» que Joe Biden allait «gagner la Maison Blanche».

Dans un dépouillement qui avançait au compte-gouttes, la tendance s'est inversée en début de matinée: mené depuis le scrutin de mardi en Pennsylvanie, l'ancien vice-président démocrate devance désormais le président républicain d'un peu plus de 6800 voix.

Au vu des résultats serrés, aucun média n'a pour l'instant attribué définitivement la victoire à un des deux candidats dans cet Etat du nord industriel du pays qui vaut 20 grands électeurs, remporté par Donald Trump en 2016. La marge semblait devoir augmenter au fur et à mesure que les bulletins envoyés par courrier, souvent à 80% en faveur de Joe Biden, étaient comptés.

Et si l'ancien vice-président de Barack Obama l'emporte en Pennsylvanie, il deviendra le 46e président américain, quelle que soit l'issue du dépouillement dans les autres Etats.

Basculement en Géorgie

Au petit matin, le dépouillement en Géorgie, qu'aucun démocrate n'a remportée depuis 1992, avait déjà basculé en faveur de Joe Biden avec un peu plus de 1500 voix d'avance. Mais la marge est tellement «serrée» qu'il y aura un recomptage des votes dans cet Etat du Sud, a annoncé un haut responsable local.

Le compteur pour arriver au nombre magique de 270 grands électeurs, la majorité du collège électoral, ouvrant les portes de la Maison Blanche restait donc encore bloqué: 253 ou 264 voix pour Joe Biden, selon que les médias lui aient ou non attribué l'Arizona, et 214 pour Donald Trump. Les Etats-Unis attendent toujours, depuis mardi soir, de connaître avec certitude le nom de celui qui prêtera serment le 20 janvier.

Renversement en Arizona

A l'inverse de la Pennsylvanie et de la Géorgie, Donald Trump bénéficie directement, dans l'Arizona, de la prolongation du dépouillement. Il était en train de rattraper Joe Biden, risquant de faire perdre au démocrate les 11 grands électeurs que l'agence AP et Fox News lui avaient attribués dès la nuit électorale, sur la base de résultats partiels et de modèles statistiques, une méthode habituellement sûre.

Signe que le démocrate semble de plus en plus proche de la victoire à la présidentielle, le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités, va renforcer dès vendredi ses effectifs d'agents autour de Joe Biden dans son fief du Delaware.

Face aux résultats égrenés globalement plus favorables à son rival, Donald Trump a lui crié jeudi une nouvelle fois à la fraude, sans apporter de nouveaux éléments. «Si vous comptez les votes légaux, je gagne facilement. Si vous comptez les votes illégaux, ils peuvent essayer de nous voler l'élection», a-t-il lancé depuis la Maison Blanche, dans une tirade truffée d'approximations et de contre-vérités sur le décompte en cours.

Trump plus isolé

Son équipe de campagne a prévenu vendredi que l'élection n'était «pas finie», dénonçant «les projections erronées proclamant la victoire de Joe Biden». Le 45e président des Etats-Unis apparaît isolé au sein de son propre parti dans sa croisade contre un «vol» du scrutin dont il serait la victime.

«Nous n'avons entendu parler d'aucune preuve», a réagi sur ABC Chris Christie, ex-gouverneur du New Jersey et allié du président, mettant en garde contre le risque d'attiser les tensions sans éléments tangibles. Donald Trump «a tort de dire que l'élection a été truquée, corrompue et volée», a tonné le sénateur républicain Mitt Romney, critique habituel du président. M. Trump a en revanche reçu le soutien de deux sénateurs républicains, Lindsey Graham et Ted Cruz.

Comme depuis mardi, Joe Biden a jeudi une nouvelle fois appelé au calme et à la patience. «Personne ne nous prendra notre démocratie. Ni aujourd'hui, ni jamais», a-t-il tweeté.

Recours judiciaires

Le président républicain avait déclaré, dans la première nuit post-élection, qu'il avait gagné l'élection et qu'il ferait intervenir la Cour suprême, restant évasif sur les motifs. En réalité, ses avocats ont lancé de multiples actions judiciaires au niveau des Etats, avec par exemple la menace de demander un recomptage dans le Wisconsin.

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