Commémorations du débarquement Joe Biden convoque la mémoire des «boys» de la Pointe du Hoc

ATS

7.6.2024 - 17:01

«La démocratie commence avec chacun de nous», voilà le message que Joe Biden veut rappeler à ses compatriotes vendredi, dans un discours sur le site de l'une des plus féroces batailles du débarquement, la Pointe du Hoc en Normandie.

Joe Biden (à dr. en compagnie d'Emmanuel Macron et de son épouse Brigitte) a convoqué la mémoire des "boys" vendredi en Normandie.
Joe Biden (à dr. en compagnie d'Emmanuel Macron et de son épouse Brigitte) a convoqué la mémoire des "boys" vendredi en Normandie.
ATS

Keystone-SDA

«La démocratie américaine demande le plus difficile: de croire que nous faisons partie de quelque chose qui nous dépasse. La démocratie commence avec chacun de nous», va dire le président américain, selon les extraits de son allocution communiqués à l'avance.

Dans la droite ligne d'un discours célèbre de Ronald Reagan au même endroit le 6 juin 1984, le démocrate de 81 ans demandera aux Américains «d'écouter l'écho des voix» les soldats américains qui ont pris d'assaut il y a quatre-vingts ans ce promontoire rocheux sous le feu allemand.

«Ils ne nous demandent pas d'escalader ces falaises. Ils nous demandent de rester fidèles à ce que l'Amérique représente», lancera-t-il.

C'est bien là le candidat Biden qui s'exprime, et sur cet appel qu'il lance plane l'ombre du républicain de 77 ans, alors que les sondages peinent à départager les deux hommes, à cinq mois de la présidentielle.

Mais ce seront aussi les échos d'un autre président républicain, Ronald Reagan, qui résonnent dans ces paroles.

L'ancien acteur avait prononcé le 6 juin 1984 un hommage puissant aux «boys» qui s'étaient battus là quarante années auparavant.

Isolationnisme

Il avait salué «les gars de la Pointe du Hoc. Les hommes qui ont pris la falaise. Les champions qui ont aidé à libérer un continent. Les héros qui ont aidé à terminer une guerre».

«Vous saviez tous que certaines choses méritent qu'on meure pour elles. La patrie mérite qu'on meure pour elle, et la démocratie mérite qu'on meure pour elle», avait affirmé Ronald Reagan.

Comme le républicain qui prêchait pour l'affirmation de la puissance américaine face, à l'époque, à l'Union soviétique, Joe Biden va pourfendre vendredi la tentation du repli international, incarnée à ses yeux par Donald Trump.

Il évoquera les «dangers de l'isolationnisme» et expliquera comment, si nous plions devant les dictateurs et que nous ne leur tenons pas tête (...), c'est l'Amérique et le monde qui finissent par en payer le prix», a déjà annoncé son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.

Rien ne dit que le président américain, en quête de solennité, prononcera le nom de son rival.

La cible de ce discours de vendredi est malgré tout évidente: le président démocrate ne cesse de répéter que lors de l'élection, «la démocratie sera en jeu», face à un rival qui ne cache pas sa fascination pour les dirigeants autoritaires et qui semble obsédé par l'idée de la «vengeance» --face à celui qui l'a battu en 2020 comme face à la justice qui le poursuit.

«Lorsque cette élection sera passée, vu ce qu'ils ont fait, j'ai tous les droits pour m'en prendre à eux», vient encore de dire Donald Trump dans un entretien avec la chaîne Fox, en réponse à des questions sur ses intentions concernant ses adversaires démocrates.

Ukraine

L'Ukraine sera évidemment évoquée dans cette allocution de Joe Biden, grand architecte de la réponse occidentale à l'invasion russe, et qui a d'ailleurs annoncé une nouvelle aide au président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une rencontre vendredi à la mi-journée à Paris.

Son discours sera aussi un appel du pied aux nombreux vétérans de l'armée américaine: toute voix est bonne à prendre pour Joe Biden, dans la perspective d'une élection indécise.

Cette semaine, son équipe de campagne a d'ailleurs diffusé une nouvelle publicité télévisée donnant la parole à trois anciens militaires qui chantent les louanges du démocrate et qui étrillent son adversaire.

«Donald Trump, il n'est pas de taille à être commandant en chef», assure l'un d'eux à propos du républicain de 77 ans, qui selon la presse voyait dans les soldats morts au front des «perdants» (losers) et des «pauvres types» (suckers).