Donbass L'armée ukrainienne se prépare pour la «grande bataille» dans l'est

ATS

11.4.2022 - 05:02

L'Ukraine se préparait lundi à une offensive russe massive dans l'est. Après avoir revu ses plans à la baisse et retiré ses troupes de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine, la Russie a fait sa priorité de la conquête totale du Donbass.

Dans l'attente de l'offensive russe, soldats ukrainiens et membres de la défense territoriale fortifient leurs positions dans l'est de l'Ukraine (archives).
Dans l'attente de l'offensive russe, soldats ukrainiens et membres de la défense territoriale fortifient leurs positions dans l'est de l'Ukraine (archives).
ATS

Keystone-SDA

«La semaine prochaine ne sera pas moins importante que celle-ci ni que les précédentes. Les troupes russes passeront à des opérations encore plus importantes dans l'est de notre Etat», a averti le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un communiqué dimanche soir.

«La bataille pour le Donbass durera plusieurs jours et, pendant ces jours, nos villes pourraient être complètement détruites», a prédit pour sa part sur Facebook Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, dans le Donbass. «Le scénario de Marioupol peut se répéter dans la région de Lougansk», a-t-il dit, en se référant au grand port du sud-est de l'Ukraine dévasté et assiégé depuis la fin février par les forces russes.

De son côté, le ministère russe de la défense a accusé dimanche les Ukrainiens et les Occidentaux de provocations «monstrueuses et sans pitié» et de meurtres de civils à Lougansk.

Mines et obstacles antichars

Des analystes estiment que le président russe Vladimir Poutine, dont la décision d'envahir l'Ukraine s'est heurtée à la résistance acharnée des Ukrainiens, veut obtenir une victoire dans le Donbass avant le défilé militaire du 9 mai marquant sur la place Rouge la victoire soviétique sur les nazis.

Dans l'attente de l'offensive russe, soldats ukrainiens et membres de la défense territoriale étaient occupés dimanche à fortifier leurs positions et à creuser de nouvelles tranchées, dans la zone rurale de Barvinkove, dans l'est du pays. Les bords de routes ont été minés et des obstacles antichars installés à tous les carrefours.

Alors que la population tente de fuir les régions orientales de l'Ukraine pour échapper à la bataille qui s'y annonce, les frappes aériennes et les bombardements continuent. Dimanche, ils ont fait au moins deux morts à Kharkiv (est) et dans sa banlieue, selon le gouverneur régional.

C'est dans ce contexte que le chancelier autrichien Karl Nehammer, après s'être rendu en Ukraine samedi, est attendu lundi à Moscou, où il rencontrera le président russe Vladimir Poutine. Il est le premier dirigeant européen à se rendre à Moscou depuis le début de l'invasion de l'Ukraine.

Karl Nehammer a déclaré avoir «l'intention de tout faire pour que des mesures soient prises en faveur de la paix», tout en reconnaissant que les chances d'y parvenir sont minces. Ce voyage à Moscou est «une mission à risque», mais aussi une «fenêtre de dialogue», a-t-il expliqué. Il compte évoquer au Kremlin les «crimes de guerre» à Boutcha, où il s'est rendu samedi.