CoronavirusL'OMS a dénoncé la lenteur de la vaccination en Europe
ATS
1.4.2021 - 18:15
01.04.2021, 18:15
L'OMS a dénoncé jeudi la lenteur de la vaccination en Europe, jugeant la situation épidémique particulièrement «inquiétante» sur le Vieux-Continent. Plusieurs pays ont dû durcir leurs mesures sanitaires, à l'instar de la France.
«Actuellement, la situation régionale est la plus inquiétante que nous ayons observée depuis plusieurs mois», a déploré le directeur pour l'Europe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Hans Kluge, dans un communiqué. Dans cette zone, qui inclut quelque 50 pays dont la Russie et des Etats d'Asie centrale, le nombre des nouveaux décès causés par le Covid-19 a dépassé les 24'000 la semaine passée et se rapproche «rapidement» du million, selon l'OMS.
Le déploiement des vaccins «est d'une lenteur inacceptable», a déploré Hans Kluge. Il a exhorté l'Europe à «accélérer le processus en renforçant la production, en réduisant les obstacles à l'administration des vaccins et en utilisant la moindre dose que nous avons en stock».
En moyenne, d'après la base de données de l'AFP, 0,31% de la population de la zone européenne reçoit une dose chaque jour. Si ce rythme est près de deux fois plus élevé que celui du reste du monde (0,18%), il est nettement moins élevé que celui de la zone Etats-Unis/Canada (0,82%), championne dans ce domaine.
Restrictions en France
En France, où la situation sanitaire se dégrade depuis plusieurs semaines, avec plus de 5000 patients en réanimation, le président Emmanuel Macron vient d'annoncer la fermeture des écoles pour plusieurs semaines et l'extension à tout le territoire de mesures de restrictions.
Le Premier ministre Jean Castex a précisé que la consommation d'alcool sur la voie publique serait interdite ces prochaines semaines et l'accès à certains sites en extérieur possiblement restreint.
Ces mesures ont été approuvées par le Parlement, malgré un mouvement d'humeur du Sénat, dominé par la droite. Seuls 45 sénateurs sur 348 ont pris part au vote, pour un total de 41 suffrages exprimés. La grande majorité de l'hémicycle, droite et gauche confondues, n'a pas pris part au vote, dénonçant «un simulacre de démocratie».
La Finlande revoit sa copie
Face à la troisième vague, le reste de l'Europe multiplie les mesures pour tenter de limiter la propagation du virus. La Finlande, qui comptait confiner une partie de sa population a dû toutefois revoir sa copie après des réserves sur la légalité du projet. A contre-courant, la Bulgarie a décidé d'assouplir les restrictions à trois jours des législatives, malgré une mortalité au plus haut.
En Asie, la situation se complique au Japon. Le gouvernement devrait annoncer jeudi de nouvelles restrictions régionales, notamment à Osaka où les autorité régionales ont demandé à ce que la flamme olympique évite cette métropole pour limiter les contaminations.
Restrictions sans précédent en Corée du Nord
En Corée du Nord, les mesures draconiennes imposées face à la pandémie entraînent des restrictions «sans précédent», selon l'ambassade de Russie.
Sur le continent américain, l'Ontario, la province la plus peuplée et le moteur économique du Canada, s'apprête à annoncer un reconfinement de 28 jours tandis que le Québec a annoncé la fermeture des commerces non essentiels et des écoles.
Aux Etats-Unis voisins, la situation se détend peu à peu grâce aux progrès de la vaccination. Le président Joe Biden a toutefois appelé la population à respecter les mesures sanitaires, en particulier le port du masque, et demandé aux clubs sportifs de ne pas rouvrir les stades à leur pleine capacité.
Vaccination élargie
Face à une flambée des cas, l'Inde a élargi sa campagne de vaccination aux 45-60 ans et ouvrira ses centres de vaccination sept jours sur sept. Champion de la vaccination, Israël envisage de son côté de commencer celle des adolescents de 12 à 15 ans en mai, après que Pfizer et BioNTech ont assuré que leur vaccin contre le Covid-19 était efficace à 100% sur cette tranche d'âge.
En revanche, les retards de livraison ont poussé la Suède à repousser d'au moins deux mois son objectif de vacciner complètement tous les adultes volontaires d'ici à fin juin.
Alors que certains pays d'Europe misaient sur le vaccin russe Spoutnik V pour accélérer leurs campagnes, il ne pourra pas être autorisé au sein de l'UE avant fin juin, selon le secrétaire d'Etat français aux affaires européennes Clément Beaune.