Proche-Orient L'UNRWA optimiste sur le soutien suisse

ATS

29.1.2019 - 19:18

Le Suisse Pierre Krähenbühl se félicite des «signes» du soutien suisse à l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) pour 2019 (archives).
Le Suisse Pierre Krähenbühl se félicite des «signes» du soutien suisse à l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) pour 2019 (archives).
Source: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Le chef de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens est encouragé par les signes du soutien suisse pour 2019. Plus largement, Pierre Krähenbühl a lancé mardi un appel à maintenir le niveau de financement atteint en 2018 malgré les coupes américaines.

Après les déclarations controversées du conseiller fédéral Ignazio Cassis en mai dernier, nuancées ensuite par le gouvernement, le commissaire général a relevé devant la presse que le soutien suisse a toujours été «robuste» et «généreux». La contribution annuelle à l'UNRWA s'établit à 20 millions de francs, auxquels le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) s'était engagé à ajouter sept millions pour la réforme de l'institution.

La Suisse a toujours largement appuyé les innovations en terme de programme ou de fonctionnement de l'institution, dit M. Krähenbühl. Les «signes» montrent qu'elle va payer sa contribution annuelle «tôt» en 2019, «ce qui est extrêmement salué et utile dans notre situation actuelle».

Dans ses déclarations, M. Cassis avait notamment laissé entendre que la Suisse pourrait aider davantage les institutions des Etats qui accueillent des réfugiés palestiniens plutôt que l'UNRWA, avant une clarification du Conseil fédéral. Le gouvernement a promis un rapport pour cette année sur les liens avec l'agence onusienne.

Plusieurs employés licenciés

Chaque organisation humanitaire doit faire face «au risque de provoquer une certaine dépendance», admet le Suisse, qui dirige l'UNRWA depuis 2014. Mais les prestations de l'agence constituent «une des contributions les plus importantes» pour la stabilité d'une région divisée et qui manque d'"horizon politique».

L'an dernier, la décision américaine de couper de 300 millions de dollars et diviser par six son aide, avant de l'éliminer entièrement plus tard, a pu être compensée grâce aux autres donateurs. Plus de 40 Etats et institutions ont augmenté leur assistance.

Quelques prestations ont été coupées, mais aucun programme n'a été suspendu. Surtout, 118 employés dans la bande de Gaza ont dû être licenciés au total. Dans ce territoire, un seul salaire soutient plusieurs familles. L'agence onusienne a dû faire face à trois semaines de protestations.

Discussion avec Washington

Pour 2019, M. Krähenbühl souhaite maintenir le même niveau de financement et d'activités. Mardi à Genève, il a demandé au total 1,2 milliard de dollars, dont près de deux tiers couvrent le dispositif général et le reste porte sur des situations d'urgence à Gaza et sur la crise syrienne.

Parmi 5,4 millions de Palestiniens aidés dans trois Etats et deux territoires, l'UNRWA pilote des centaines d'écoles qui rassemblent 535'000 enfants et elle appuie près de 150 centres de santé. Si le dialogue se poursuit avec les Etats-Unis, le Genevois veut surtout sécuriser les autres donateurs.

Une large assiette de contributeurs est souhaitable, selon lui. Les indications sont plutôt bonnes. «Il n'y a aucune indication que certaines contributions vont diminuer», se félicite-t-il.

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