Proche-Orient La colonie d'Eviatar évacuée par les colons israéliens

ATS

2.7.2021 - 15:56

Installés depuis début mai sur une colline dans le nord de la Cisjordanie, les colons d'Eviatar sont allés à l'encontre du droit international mais aussi du droit d'Israël qui n'avait pas donné son autorisation pour une nouvelle colonie.
Installés depuis début mai sur une colline dans le nord de la Cisjordanie, les colons d'Eviatar sont allés à l'encontre du droit international mais aussi du droit d'Israël qui n'avait pas donné son autorisation pour une nouvelle colonie.
ATS

La colonie d'Eviatar, en Cisjordanie occupée, était en passe d'être démantelée vendredi, à la suite d'un accord avec le nouveau gouvernement israélien, selon un journaliste de l'AFP sur place. Elle a été construite sans autorisation.

Keystone-SDA

Des voitures quittaient la colonie peu avant 16h00 locales (15h00 en Suisse), l'heure limite fixée par cet accord. Installés depuis début mai sur une colline près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, les colons d'Eviatar sont allés à l'encontre du droit international mais aussi du droit de l'Etat hébreu qui n'avait pas donné son autorisation pour une nouvelle colonie.

«J'espère que nous pourrons bientôt revenir ici», a déclaré à l'AFP Sarah Lisson, mère de six enfants. «Nous pourrons construire une grande maison.»

Selon les termes de l'accord, les colons doivent quitter Eviatar mais leurs mobile-homes, au nombre d'une dizaine, ne seront pas détruits le temps que le ministère de la Défense passe en revue les droits de propriété des terres afin de déterminer si elles peuvent être considérées comme israéliennes.

Armée sur les lieux

Si le ministère statue en faveur des colons, ces derniers seront alors autorisés à s'implanter de manière plus pérenne. En attendant, l'armée israélienne maintiendra sa présence sur les lieux.

La Cisjordanie est un territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël et toutes les colonies israéliennes qui s'y trouvent sont considérées illégales au regard du droit international.

Depuis l'installation des colons à Eviatar, des Palestiniens des environs ont marqué leur opposition à leur présence en brûlant des pneus, faisant du bruit et tirant des feux d'artifice pour déranger les colons et les pousser à partir. Quatre Palestiniens ont été tués en un mois lors d'affrontements avec l'armée israélienne en marge de ces rassemblements.

La question d'Eviatar a divisé pendant plusieurs semaines le nouveau gouvernement israélien mené par le chef de file de la droite radicale Naftali Bennett, proche des colons.

L'accord conclu avec les colons a été rejeté par des groupes à la gauche de l'échiquier politique, mais aussi par le maire de Beita, un village palestinien proche d'Eviatar. «Les affrontements et les manifestations se poursuivront» tant que des Israéliens «demeurent sur nos terres», a-t-il déclaré jeudi à l'AFP.