Nigeria La menace Boko Haram inquiète au Nigeria

La menace de Boko Haram à Rann, dans le nord-est du Nigeria, a fait fuir plus de 30'000 personnes samedi et dimanche vers le Cameroun. Cette vague a eu lieu après le retrait des troupes camerounaises entrées brièvement sécuriser la ville, a dit mardi l'ONU à Genève.

La situation est «assez inquiétante et alarmante», a affirmé devant la presse un porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). Il y a deux semaines, environ 9000 personnes s'étaient déjà réfugiées au Cameroun après une attaque de Boko Haram qui avait fait une quinzaine de victimes. Mais elles avaient été refoulées par ce pays qui mentionne plus largement des problèmes de sécurité.

Cette réaction de Yaoundé avait alors provoqué la réprobation du HCR. Après le retrait des troupes camerounaises qui sont entrées sur le territoire nigérian pour sécuriser Rann, Boko Haram a «promis» de reprendre ses attaques, ajoute le porte-parole du HCR. Une menace qui explique ces nouveaux réfugiés.

Le HCR assiste ces personnes, y compris près de la frontière. Des dizaines de milliers d'autres personnes ont été déplacées dans des camps déjà en surpopulation dans l'Etat nigérian de Borno.

Appel de fonds

Plus de 1,6 million de personnes dépendent dans cette zone d'une assistance alimentaire et ce chiffre pourrait presque doubler si un financement n'est pas garanti. Les violences ont poussé ces derniers mois 268 travailleurs humanitaires à partir, mais certains d'entre eux sont revenus.

Mardi, des responsables de l'ONU et des partenaires ont lancé un appel de près d'un milliard de dollars (environ un milliard de francs) pour les Nigérians. Au total, 848 millions de dollars, 250 millions de moins qu'en 2018, doivent permettre d'aider les plus de 1,8 million de déplacés.

Et 135 millions de dollars doivent apporter une assistance à 250'000 réfugiés et plus de 50'000 membres de communautés d'accueil dans les pays voisins. Plus largement, les organisations humanitaires ciblent plus de six millions de personnes affectées dans l'Etat de Borno.